Position de l’Église

Le jugement des autorités compétentes

L’évêque de Mostar

En juillet et en août 1981, l’évêque de Mostar défend ardemment les franciscains et les voyants de Medjugorje contre les campagnes de dénigrement des médias communistes.

En visite dans la paroisse le 25 juillet, il déclare : « Je suis convaincu aussi que les enfants ne mentent pas. Ils expriment exactement ce qui est dans leur cœur. Il est certain que les enfants ne mentent pas. »

Puis à la mi-août : « Il est certain que les enfants ne sont encouragés par personne, surtout pas par l’Église, à dire des mensonges. »

Au même moment, après avoir tenu une réunion élargie de la conférence communale, l’Union socialiste du Peuple travailleur accuse le père Jozo Zovko et Mgr Žanić de planifier un complot « clérico-nationaliste » contre les acquis de la révolution. L’évêque répond courageusement à ces accusations dans une lettre ouverte au président de la République fédérale socialiste de Yougoslavie.

Au courant du mois d’août 1981, après une rencontre avec les autorités communistes à Sarajevo, son attitude à l’égard de Medjugorje commence à changer. Il cesse de défendre Medjugorje et garde le silence.

En 1982, Mgr Žanić établit une commission d’enquête diocésaine qui mènera des travaux d’investigation jusqu’en 1986.[1]

Il déclare par la suite qu’il n’y a rien de surnaturel à Medjugorje.

voir aussi : La position de l’évêque et son courageux témoignage

La cathédrale Marie-Mère-de-l’Église de Mostar.
La cathédrale Marie Mère de l’Église de Mostar.

Son successeur, Mgr Ratko Perić, conclut dans le même sens que son prédécesseur et consacre tout un chapitre sur Medjugorje dans son livre intitulé Le Siège de la Sagesse. Pour Mgr Perić, l’examen des faits est terminé et son jugement est qu’il n’y a jamais rien eu de surnaturel à Medjugorje.

Cependant, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a rappelé en 1998 que ce jugement négatif doit être considéré comme l’expression d’une conviction personnelle et que le jugement officiel de l’Église a été établi par la Déclaration de Zadar qui laisse la porte ouverte à de futures enquêtes.

Pour la congrégation romaine, le caractère surnaturel des événements de Medjugorje n’est pas certain et demande encore un examen de L’Église. Il est important de souligner que le cardinal Bertone ne s’exprime pas en qualité de personne privée dans cette lettre à Mgr Aubry, mais bien en tant que secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

texte intégral de la Lettre du Secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi à Mgr Gilbert Aubry (1998)

Dans une homélie en 2006, l’évêque de Mostar a réitéré son avis négatif « tout en reconnaissant au Saint-Père le droit de donner une décision finale ».[2]

La Conférence épiscopale de Yougoslavie

Sur la suggestion de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, une nouvelle commission d’enquête est établie en janvier 1987 par la Conférence épiscopale yougoslave.[3]

En mai 1988, la sous-commission médicale de la Conférence épiscopale de Yougoslavie déclare que tous les voyants sont psychiquement équilibrés.

texte de la Déclaration de la sous-commission médicale de la C. É. Y. sur la santé psychique des voyants (1988)

Les membres de la commission soumettent leurs conclusions à la Conférence épiscolaple en septembre 1990 qui publie quelques mois plus tard la Déclaration de Zadar. Selon cette déclaration officielle des évêques de l’ex-Yougoslavie, il n’y a pas de certitude sur le caractère surnaturel des apparitions de Medjugorje (non constat de supernaturalitate).[4]

Les évêques font le constat des rassemblements importants de fidèles en ce lieu et manifestent à cet égard un souci pastoral. Ils ne portent pas un jugement définitif sur le caractère surnaturel des événements de Medjugorje. Les vérifications doivent donc se poursuivre.

texte de la déclaration suivi d’un commentaire publié dans Glas Koncila : Déclaration de Zadar

La Congrégation pour la Doctrine de la Foi

La Congrégation pour la Doctrine de la Foi est intervenue au moins à deux reprises pour rappeler que la position officielle de l’Église est fondée sur la Déclaration de Zadar.

En mars 2010, la Congrégation constitue une commission d’enquête internationale sur Medjugorje conformément aux Normes procédurales pour le discernement des apparitions :

« Il appartiendra à la S. Congrégation d’apprécier la manière d’agir de l’Ordinaire et de l’approuver ou, dans la mesure du possible et du convenable, de faire procéder, soit par elle-même, soit par une Commission spéciale, à un nouvel examen du fait, distinct de celui qu’aura réalisé l’Ordinaire. »

C’est donc une erreur de réduire l’autorité compétente au seul passage des Normes qui stipule que « la charge d’être vigilant ou d’intervenir appartient d’abord à l’Ordinaire du lieu » pour en conclure que le jugement de l’évêque local est automatiquement un jugement canonique et définitif.

Conformément à ce que prévoient les Normes, avec la création de la nouvelle commission internationale, l’affaire est passée de la juridiction de l’évêque local à celle de la congrégation romaine.

voir aussi : Commission d’enquête internationale sur Medjugorje

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1. Mgr Ratko Perić, Ogledalo Pravde, Biskupski ordinarijat, Mostar, 2001, page 192. [↩]

2. Mgr Ratko Perić, Homélie de l’évêque prononcée au cours de la messe de confirmation à Medjugorje, Diocèse de Mostar-Duvno, Mostar, 15 juin 2006. [↩]

3. Mgr Ratko Perić, Ogledalo Pravde, Biskupski ordinarijat, Mostar, 2001, page 195. [↩]

4. Lexique :
Constat de supernaturalitate : il est attesté que les faits ont une origine surnaturelle.
Non constat de supernaturalitate : l’origine surnaturelle des faits n’est pas encore reconnue ou invalidée. L’Église peut continuer l’examen des faits, notamment par une commission spéciale, ce qui a été le cas pour Medjugorje avec la mise en place de la commission d’enquête internationale.
Constat de non supernaturalitate : il est attesté que les faits n’ont pas une origine surnaturelle. [↩]

 
 

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