Medjugorje : Réponses aux objections — Chapitre VII
Daria Klanac, Medjugorje : réponses aux objections, Le Sarment, Paris, 2012, 2e éd. (1re éd. 2001, ISBN 2-866-79322-6), chapitre vii, pages 75 à 79.
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Autre perplexité, à la suite du test sur Vicka le 14 janvier 1985. Un scientifique soumet la voyante (prétendument en extase, donc insensible aux éléments extérieurs) au stimulus de l’instinct de conservation. Elle rejette vivement la tête en arrière, ferme les yeux et cesse de parler durant quelques secondes. Puis elle se ressaisit et, après s’être concertée avec… Ivica Vego (un des deux franciscains suspens a divinis, elle affirme avoir vu l’Enfant-Jésus qui allait tomber des genoux de sa Mère, et fait un geste pour le retenir[37] !
En janvier 1985, M. Louis Bélanger, parapsychologue canadien, expert dans le domaine des phénomènes paranormaux, vint à Medjugorje dans le but d’étudier ce phénomène. Il avait apporté pour sa recherche ses appareils audiovisuels. Le soir du 14 janvier 1985, il obtint la permission d’assister à l’apparition qui se déroulait à la chapelle située à droite de l’autel de l’église de Medjugorje. Ce soir-là, sans que personne s’y attende, un événement particulier survint durant l’apparition.
Un Français, Jean-Louis Martin, ancien camionneur — et non pas savant comme il a été mentionné dans Famille chrétienne[38] — demeurait à Medjugorje depuis plusieurs mois dans l’intention de se libérer de la drogue. Il assistait, lui aussi, à l’apparition, face aux voyants. À un moment donné, durant l’apparition, il fit soudainement un geste de karaté, pointant l’index et le majeur directement dans les yeux de Vicka. À l’instant même Vicka recula légèrement la tête vers l’arrière, sans aucune trace de trouble au visage.
L’apparition continua normalement, comme si rien ne s’était passé. Après l’apparition, ce fut l’agitation générale : qu’était-il arrivé à Vicka ? Avait-elle réagi au geste de Jean-Louis Martin ? Et comment ? Vicka fut assaillie de questions : on lui demandait des explications. Pendant ce temps, les caméras filmaient. Je connais bien cette affaire et je possède la copie de cette vidéo et la [p. 77]bande sonore. Sur la vidéo, présentée sur une chaîne de télévision canadienne dans le cadre d’une émission sur les apparitions, l’épisode avec Vicka est passé au ralenti, autrement il aurait été difficilement repérable, car la réaction de Vicka fut si légère qu’on ne pouvait la remarquer. J’ai eu l’occasion de visionner plusieurs fois cette vidéo et le document original, et d’écouter la bande sonore. Je ne sais d’où vient l’affirmation, lue dans Les Cahiers d’Edifa, selon laquelle Vicka « rejette vivement la tête en arrière, ferme les yeux et cesse de parler durant quelques secondes », alors que la vidéo, passée à vitesse normale, montre un mouvement de la tête à peine perceptible, outre le fait qu’elle garde les yeux ouverts et continue de prier pendant tout le temps de l’agression.
Lorsque Jean-Louis Martin s’approcha de Vicka pour pointer les doigts dans ses yeux, c’était, durant l’extase, au moment où les enfants priaient le Notre Père à haute voix avec la Vierge. D’après ce qu’on peut observer et entendre en regardant et en écoutant les documents existants grâce à M. Bélanger et au P. Pervan qui, tous deux ont filmé ce soir-là, il apparaît clairement que Vicka, malgré cette agression, ne sortit pas de l’extase. Plus important encore, son élocution du Notre Père resta inchangée, preuve incontestable qu’elle n’avait pas conscience de ce qui se passait autour d’elle. On ne remarque pas non plus la moindre réaction particulière sur les voyants qui étaient près d’elle. Après l’apparition, au cours de sa conversation avec M. Bélanger, traduite de l’allemand par Ivica Vego, Vicka exprima son grand étonnement de ce qu’on disait de sa réaction durant [p. 78]l’apparition. Elle se souvenait cependant que lors d’une autre apparition au cours de laquelle Marie, racontant sa vie, tenait le petit Jésus dans ses bras, il bougeait et donnait l’impression qu’il allait tomber; Vicka avait fait alors un geste comme pour le retenir, voulant signifier ainsi que des gestes étaient possibles durant une apparition. Cependant rien de tel ne s’était passé au cours de l’apparition de ce soir-là.
Les commentaires à propos de Vicka et de cet incident sont inexacts et il est bien triste qu’on s’en soit servi comme un des arguments forts contre Medjugorje.
Le soir du 14 janvier 1985, Vicka affirma n’avoir vu personne devant elle au cours de l’apparition, ni ce qui se passait autour d’elle : « Je ne sais pas ce qu’il (Jean-Louis Martin) raconte », conclut Vicka. Le Dr Henri Joyeux et le Dr Philippe Loron, médecins français, ont étudié cet événement avec Vicka, ainsi que M. Mraćek, neurophysicien de Prague. Ils m’ont dit : « La réaction de Vicka est la preuve qu’elle est vivante et qu’une telle réaction ne nuit aucunement à l’extase. » M. Mraćek a regardé la vidéo, image par image, pour examiner plus particulièrement l’aspect neurophysique de Vicka. Il a pu établir le fait qu’au moment de l’incident Vicka n’avait pas changé d’expression du visage, ce qui signifie qu’elle n’était pas consciente de ce qui lui arrivait.
Dès le début des apparitions, au cours de ses recherches le Dr Stopar, psychiatre, a constaté que, dans les fonctions vitales, il n’y avait pas de déconnexion totale avec l’extérieur durant l’extase : des réactions normales subsistent. Si Vicka et les voyants qui étaient [p. 79]auprès d’elle avaient vraiment simulé l’extase — comme certains le prétendent — ils se seraient trahis lors de cette attaque inattendue. Or ces soi-disant expertises improvisées, au lieu de donner raison aux théories non fondées des opposants de Medjugorje jouent plutôt en faveur des apparitions.
37. Les Cahiers d’Edifa, Miracles, apparitions, Édition hors série — Famille chrétienne, 1997, p. 84, dernier §. [↩]
38. Les Cahiers d’Edifa, Miracles, apparitions, op. cit. [↩]