Aux Sources de Medjugorje — Avec Notre Dame vers la culture de la paix

La guerre et la paix

Daria Klanac, Aux Sources de Medjugorje, Éditions Sciences et Culture, Montréal, 2014, 3e éd. (1re éd. 1998, ISBN 2-89092-240-5), chapitre ix, pages 193 à 222.
 

 

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La guerre et la paix

Nous sommes crucifiés entre la guerre et la paix, à tous les niveaux. La lutte se mène dans notre cœur, notre famille, notre communauté, notre pays et le monde. Le bien affronte le mal chaque jour. Le mystère du mal est la question la plus douloureuse pour chaque génération et reste toujours un point d’interrogation. Au tout début de la Genèse, tout était beau et bon. C’était le paradis terrestre. Le mal s’est imposé plus tard. Dans les premières pages de la Bible, nous rencontrons des scènes de paix, d’amour, d’un bonheur total. Et puis après s’enchaînent des images terribles de conflits engendrés dans les cœurs humains, troublés par le désir d’égaler Dieu et de lui désobéir. Ève est entrée en conflit avec son mari. Adam, avec ses fils, vit le drame qui se termine de façon tragique : le fratricide. Ainsi de suite, le mal est devenu notre propre héritage. Depuis lors, la sauvagerie des conflits garde toute sa vigueur. Mais l’être humain n’a jamais cessé d’aspirer à la paix et de rechercher des oasis de paix où l’on cultive tout d’abord les cœurs.

À Medjugorje, la Vierge met en nos mains le chapelet, son arme favorite, la plus appropriée pour l’aider à calmer la fureur de la bête enragée. Elle nous appelle à la paix et demande aux siens plus de foi, plus d’amour, plus de confiance, plus de pardon, afin qu’ils deviennent de plus en plus semblables à son Fils Jésus.

Le Roi de la paix est né au pays où, aujourd’hui encore, on entend gronder les canons et où on se lance des pierres. Dans la mémoire des gens de ce pays, les périodes de paix n’existent pas. Jésus est né là, pour relier l’ancien au nouveau, dans une alliance nouvelle et éternelle, et finir sa vie d’homme sur deux poutres en croix : la verticale [p. 216]par amour pour Dieu et l’horizontale par amour pour les humains. Autour de cette croix gravite l’histoire de l’humanité et celle de chacun de nous. La croix du Christ, dressée sur le monde, que signifie-t-elle pour nous ? La vie ou la mort ? La lumière ou les ténèbres ? La sagesse ou la folie ? La croix du Christ est-elle absurde ou a-t-elle un sens ?

Medjugorje n’a pas souffert directement de la guerre, mais n’a pas été épargné pour autant de conflits internes. Depuis le début, des fronts plus ou moins ouverts se sont créés à l’intérieur comme à l’extérieur. Medjugorje résiste et, avec la Vierge, cultive l’espérance en la victoire du bien. Sans cesse, on y veille et on prie.

On rapporte que, lors d’une audience privée, le Saint-Père Jean-Paul II disait à un franciscain croate ces paroles qui ont une résonnance prophétique : « Protégez Medjugorje ! » Personnellement, je le comprends comme quelque chose de majeur, de très sérieux, du plus sincère qui soit adressé à l’endroit de Medjugorje jusqu’à maintenant. Cela signifie également : faites attention vous tous, prêtres et laïcs, qui diffusez le message de paix — Medjugorje est et doit demeurer marial, ou il ne sera pas… Obéissant, humble, discret, fidèle. C’est désormais un mot d’ordre à observer par tous. « Protégez Medjugorje ». C’est une recommandation à suivre, et il n’est pas trop tard.

La guerre n’est pas terminée et elle ne le sera pas jusqu’à ce que, dans chaque cœur, de quelque côté qu’il puisse être, ne soit livrée la dernière bataille pour permettre à chacun de passer de l’esclavage à la liberté, de la guerre à la paix, de la haine à l’amour, de la vengeance au pardon. Et le secret de cette victoire qui mène à la culture de la paix se trouve dans le Notre Père : « Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés et ne nous laissez pas succomber à la tentation, mais délivrez-nous du mal. Amen. »

Montréal, octobre 1992

 

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