Medjugorje : le témoignage des prêtres

7. Garder l’unité toute l’année

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Témoignages de prêtres canadiens francophones venant de 13 diocèses à travers le Canada (deux en Saskatchewan, un au Nouveau-Brunswick et dix au Québec). Ils ont séjourné à Medjugorje du 17 au 26 janvier 1991 et les témoignages ont été recueillis dans la soirée du 23 janvier à la pension de Grgo Vasilj, père de Jelena, l’une des deux jeunes filles ayant des locutions intérieures.

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7. Garder l’unité toute l’année

Moi, je ressens que je suis un privilégié de la Sainte Vierge. Depuis l’âge de vingt ans, j’ai eu l’occasion d’être invité là où la Vierge était apparue. En premier lieu, à Lourdes où un voyage de quinze jours m’a été offert et un peu plus tard, j’ai connu Pontmain et bien d’autres endroits où la Vierge s’était manifestée, en France notamment. 

Medjugorje m’attirait depuis longtemps. J’ai suivi les événements avec beaucoup d’intérêt, mais arrivé à mon âge, avec mes infirmités, je ne pensais pas revenir en Europe. Je n’avais pas le goût du voyage, mais je sentais le besoin d’une conversion. C’était surtout cela qui me travaillait. J’avais un grand besoin de retournement intérieur, mais comment cela allait se passer, je n’en savais rien. 

Tout le monde sait que je vis en ermite dans la forêt. Mon voisin, un petit bonhomme de neuf ans, me visitait régulièrement. L’hiver, il venait rentrer mon bois, tondre mon gazon l’été, rendre des petits services comme ça. C’était un garçon rempli de Dieu. Lorsque je lui offrais une récompense pour le travail qu’il avait fait, il disait : « Non, laissez faire, parlez-moi plutôt de Jésus. » Il a grandi et à l’âge de quatorze ans, il voyait souvent sur ma table, des revues de Medjugorje, des livres que des amis m’apportaient, des gens qui venaient ici en pèlerinage. Je les laissais traîner exprès et ce jeune garçon les apportait chez lui pour les lire.

Il s’est très vite intéressé à Medjugorje et je me souviens qu’un jour il m’a dit : « Est-ce que la Sainte Vierge vous est apparue à vous ?

— J’ai dit : Non, pas du tout, jamais !

— À moi, est-ce qu’elle peut apparaître ?

— Peut-être ! Tu es un enfant, elle aime bien apparaître aux enfants.

— J’aimerais beaucoup voir la Sainte Vierge. »

Il avait entendu parler des groupes de prière. De lui-même, sans que je lui en parle, il a commencé à recruter des jeunes de son école, des jeunes de quatorze, quinze, seize ans, pour former un groupe afin de venir prier chez moi. Les églises sont toujours fermées, aussi c’est difficile d’aller y prier. Mais là, sans hésiter, les gens se déplaçaient de la ville à douze-treize miles pour venir prier. Ils le font encore dans ma petite chapelle qui est dédiée à la très Sainte Vierge.

Ce jeune garçon, de lui-même, apprenait aux jeunes comment prier. Il répétait ce qu’il avait entendu dire. C’était un garçon toujours souriant, très sportif, qui faisait du karaté. Et puis… au mois de juin, il est tombé malade et on a appris qu’il avait le cancer du sang. 

J’ai écrit à Mme Klanac et je lui ai demandé de remettre une lettre à Jakov, lui aussi un jeune garçon. Mme Klanac est venue en pèlerinage en septembre et puis à son retour, elle m’a téléphoné pour me dire que les voyants avaient prié et continueraient de prier pour ce garçon qui était déjà hospitalisé. Durant sa maladie, il disait tout le temps : « J’ai confiance en la Sainte Vierge, je vais revenir certainement. » Un jour, il m’a dit : « J’ai fait un pacte avec Marie, j’ai dit à la Sainte Vierge que si je revenais à la santé, je fonderais plusieurs groupes de prière… » Dans un même souffle, alors qu’il était déjà très malade, il s’est assis dans son lit et a dit : « J’ai trouvé le nom de mon groupe, Les amis de la Théotocos. » Il avait lu ça quelque part, chez nous probablement.

Et les mois ont passé, sa maladie s’aggravait tout le temps, mais il avait une confiance inébranlable en la Vierge, il était sûr de guérir. Malheureusement, le médecin ne lui donnait pas grand espoir, et je me souviens que quinze jours avant de mourir il a dit : « Je suis trop jeune pour mourir à quinze ans, je ne veux pas mourir à quinze ans. » Je lui ai demandé : « Est-ce que tu en veux au bon Dieu de t’avoir donné une telle maladie ? » – « Oh non, pas du tout, pas du tout. » Il commençait à accepter plus facilement. Quelques jours avant de mourir, il m’a dit : « Maintenant, je peux partir, j’ai bien réfléchi, je donne ma vie à Jésus. » Et quelques jours plus tard, le soir même de sa mort, alors qu’on pensait qu’il était plus ou moins conscient, de temps en temps, il participait à la conversation avec ses parents et moi-même. A un moment donné, il s’est tourné vers moi, il a ouvert les yeux, il m’a fait un sourire très triste, et m’a dit : « Va à ma place, emmène-moi à Medjugorje. » Ce sont les dernières paroles qu’il m’a adressées.

Moi, ici, j’ai prié beaucoup, étant donné que je ne peux pas monter dans les montagnes, et je me suis dit : « Je vais passer le plus de temps possible dans l’église » et là… c’était la joie ! Je sentais une présence en plus dans l’Eucharistie : je sentais la présence de la Mère de Jésus très puissamment.

La seule prière que je faisais, c’était de demander ma conversion et aussi la conversion d’un jeune de quatorze ans qui en a bien besoin aussi. Je le confie à vos prières également celui-là. Je suis venu pour moi, pour lui et évidemment pour toutes les autres intentions qui m’ont été recommandées.

Avant de terminer, je voudrais vous remercier énormément pour la relation entre tous les prêtres qui sont ici, étant donné que j’étais d’une autre… espèce… je suis prêtre orthodoxe et l’on m’a témoigné beaucoup, beaucoup d’amour et d’amitié et c’était réciproque : j’ai aimé chacun de vous. 

Vous savez, la Semaine œcuménique à travers le monde, dans nos églises, dure une semaine et ensuite on n’en entend plus parler. Quand il y a la semaine de l’Unité des chrétiens, on fait des rencontres : les protestants, les anglicans, les orthodoxes, puis on a une belle soirée, une belle célébration. Et le lendemain, c’est fini. Et je me dis, ça va prendre du temps pour recoudre la robe déchirée de Notre Seigneur, si c’est seulement une fois par année que l’on fraternise, que l’on se rencontre et que l’on se parle… Cela va mettre des siècles ! Il faut faire plus que cela tout au long de l’année. Oui, il y a du chemin à faire…

 

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