Aux Sources de Medjugorje — Transcription des audiocassettes

Le père Jozo Zovko interroge Ivan Dragićević dans la soirée du 28 juin 1981

Daria Klanac, Aux Sources de Medjugorje, Éditions Sciences et Culture, Montréal, 2014, 3e éd. (1re éd. 1998, ISBN 2-89092-240-5), chapitre viii, pages 127 à 131.

Pages liées

Les interrogatoires des premiers jours
 

 

 

 

[p. 127]

 
Le père Jozo Zovko interroge Ivan Dragićević dans la soirée du 28 juin 1981
 

 

Original croate

Archives paroissiales de Medjugorje.
Transcription de Daria Klanac
révisée et corrigée en juillet 2014.

 

Traduction française
de Daria Klanac

Traduction révisée et corrigée en juillet 2014.

 

 

Fra Jozo Zovko ispituje Ivana Dragićević, 28.6.81. uvečer.

Dans la soirée du 28 juin 1981, le père Jozo Zovko interroge Ivan Dragićević (16 ans).

 

Fra Stojan Zrno : Ja tebe nisam vidio.

Père Stojan Zrno : Toi, je ne t’ai pas vu.

 

Fra Jozo : Čekaj Ivane, najprije ovo, ja s tobom nisam još uopće razgovarao. Jutros si ti… Jutros nisi bio sa njima ?

Père Jozo : Attends, Ivan; tout d’abord, je ne t’ai pas parlé du tout encore. Ce matin… tu n’étais pas avec eux.

 

Ivan : Bio sam na ranoj misi.

Ivan : J’étais à la messe du matin.

 

Fra Jozo : Na ranoj si misi bio, posle nisi dolazio ? U koji razred ideš ti ?

Père Jozo : Tu étais à la messe du matin, puis tu n’es plus revenu. En quelle année es-tu ?

 

Ivan : U prvi učiteljske u Čitluku.

Ivan : En première de Pédagogie à Čitluk.

 

Fra Jozo : I ti prvi dan nisi vidio Gospu ? Jeli ?

Père Jozo : Le premier jour, tu n’as pas vu Gospa, n’est-ce pas ?

 

Ivan : Prvi sam dan kad su je tek vidjeli, oni su šetali i tražili ovce. Ja sam i još jedan kolega bili kupiti na pijaci jabuka. Ja sam njega zovnuo da iđemo, i idemo mi nešto pitat to, one su nas zovnule gori.

Ivan : Le premier jour, au moment où elles venaient de la voir, elles se promenaient et allaient chercher les moutons. Moi et un camarade, nous sommes allés acheter des pommes au marché. Je lui ai demandé de m’accompagner. Nous étions pour leur demander quelque chose quand elles nous ont appelé à venir…

 

Fra Jozo : Koji ? Ove djevojke ?

Père Jozo : Qui ? Ces filles ?

 

Ivan : Djevojke, i pokazivala im se sjaj neka gori i baš sam to primjetio.

Ivan : Les filles. Et une lumière leur ai apparue là-haut, sur la colline. Je l’ai aperçue moi aussi.

 

Fra Jozo : Odakle ? Iz kuće ?

Père Jozo : D’où ? De la maison ?

 

Ivan : Od di su i oni bili, došli smo do njih i mi, ja sam imao panike, nervozu.

Ivan : De là où elles étaient. Nous nous sommes rapprochés d’elle, j’ai paniqué et j’étais nerveux.

 

Fra Jozo : Ti ?

Père Jozo : Toi ?

 

Ivan : Ja.

Ivan : Moi.

 

Fra Jozo : Prestrašio se jel ?

Père Jozo : Tu avais peur, n’est-ce pas ?

 

Ivan : Ja, prije.

Ivan : Oui, avant.

 

Fra Jozo : Je l’ te bilo večeras strah ?

Père Jozo : Avais-tu peur ce soir ?

 

Ivan : Večeras ništa.

Ivan : Ce soir, rien.

 

Fra Jozo : Je l’ tebe jučer policija vozila u Čitluk ?

Père Jozo : Est-ce que la police t’a conduit à Čitluk, hier ?

 

Ivan : Jest, policija vozila, al ja sam sjedio u bolničkim.

Ivan : Oui. La police m’a amené, mais j’étais assis dans la voiture de l’ambulance.

 

Fra Jozo : Gdje si sjedio jučer ? Jesi išao na Čitluk ?

Père Jozo : Où étais-tu assis hier ? Es-tu allé à Čitluk ?

 

Ivan : Prvi sam u… bio…

Ivan : J’étais premier… à…

 

Fra Jozo : Pa jesi išao u Čitluk ? Aha ?

Père Jozo : Mais es-tu allé à Čitluk ?

 

Ivan : Jesam.

Ivan : Oui.

 

Fra Jozo : I šta nisi htio ić jučer ?

Père Jozo : Hier, tu ne voulais pas y aller [à la colline].

 

Ivan : Jučer kad sam došao kući i tetak me je dovezao, ja kažem cipele bile na meni one i da nebi nogu izšenio obuć ću one teniske i pošao sam kući i došao sam do pola puta, imam grč, grčeve imam, i uvati me grč. Nisam mogo ovako na nogu napet.

Ivan : Hier, au retour à la maison, c’est mon oncle qui ma ramené; j’avais des souliers du dimanche et, pour ne pas me tordre le pied, j’ai mis des espadrilles. J’avais quitté la maison et à mi-chemin j’avais des crampes. J’étais saisi par des crampes et je ne pouvais plus me tenir sur les pieds.

 

Fra Jozo : A je l’ ti branio otac ić gore ? Kažu da ti je branio ?

Père Jozo : Est-ce que ton père t’a défendu d’aller là-haut ? On dit qu’il te l’ a défendu.

 

Ivan : Nije i otac mi je bio tamo.

Ivan : Non, mon père y était également.

[p. 128]

Fra Jozo : Znam ali oni djeca kažu da ti nisu dali ić.

Père Jozo : Je sais, mais les enfants [les voyants] disent qu’ils ne t’ont pas permis d’y aller.

 

Ivan : Da, šta ne da.

Ivan : Ah oui ! Mais pourquoi pas ?

 

Fra Jozo : Ovi neki iz sela govore da si ti ostao kad kuće i da ona pitala ?

Père Jozo : Quelques personnes du village disent que tu étais resté à la maison et qu’elle [Gospa] s’était informée de toi.

 

Ivan : Ko ? Nisam.

Ivan : Qui ? Mais non.

 

Fra Jozo : Je l’ ti što govorila kad si bio u kući ?

Père Jozo : Est-ce qu’elle t’a parlé à la maison ?

 

Ivan : Ko ?

Ivan : Qui ?

 

Fra Jozo : Na putu ? Gospa ?

Père Jozo : Sur le chemin ?. Gospa ?.

 

Ivan : Bila mi je ususret, čekam do trenutka dok dođem do nje.

Ivan : Elle est venue à ma rencontre et j’attendais le moment de l’approcher.

 

Fra Jozo : Pa kako je to sinoć bilo ? Sinoć, jesi ti bio sinoć ?

Père Jozo : Comment cela s’est-il passé hier soir ? Y étais-tu hier soir ?

 

Ivan : Sinoć nisam bio, samo večeras sam.

Ivan : Je n’y étais pas hier soir, seulement ce soir.

 

Fra Jozo : A jesi li izlazio vani na cestu ?

Père Jozo : Étais-tu sorti sur la route ?

 

Ivan : Uvečer sam izlazio na cestu.

Ivan : Dans la soirée, je suis sorti sur la route.

 

Fra Jozo : Jesi li tada vidio ?

Père Jozo : L’as-tu vue alors ?

 

Ivan : Onda su mi pričale one.

Ivan : Alors, elles m’ont raconté [les filles].

 

Fra Jozo : Nisi vidio ?

Père Jozo : Tu n’as pas vu ?

 

Ivan : Nisam.

Ivan : Non.

 

Fra Jozo : A večeras jesi bio gore ?

Fra Jozo : Étais-tu là-haut, ce soir ?

 

Ivan : Jesam.

Ivan : Oui.

 

Fra Jozo : I ti nisi vidio ? Mirjana je samo vidila jeli ?

Père Jozo : Et tu n’as pas vu ? C’est seulement Mirjana qui l’a vue, n’est-ce pas ?

 

Ivan : Jest.

Ivan : Oui.

 

Fra Stojan : Šta ti večeras nisi vidio ništa ?

Père Stojan : Est-ce que tu n’as rien vu, ce soir ?

 

Ivan : Vidio sam ja večeras.

Ivan : Je l’ai vue, ce soir.

 

Fra Jozo : A koje vidio prvi večeras ?

Fra Jozo : Qui était le premier à la voir, ce soir ?

 

Ivan : Mirjana.

Ivan : Mirjana.

 

Fra Jozo : Šta je tebi rekla ?

Père Jozo : Qu’est-ce qu’elle t’a dit ?

 

Ivan : Ja sam bio najzadnji vamo i ona je rekla : « Evo je ! » i mi smo svi kleknuli, i ja sam u tom trenutku…

Ivan : J’étais le dernier de ce côté-ci. Elle a dit : « La voici ! » et nous nous sommes tous agenouillés et en ce moment-là je…

 

Fra Jozo : A šta, jesi li je vidio ?

Père Jozo : L’as-tu vue ?

 

Ivan : Jesam.

Ivan : Oui.

 

Fra Jozo : A nisi vidio prije već kad je ona rekla ?

Père Jozo : Tu ne l’as pas vue avant qu’elle le dise ?

 

Ivan : Taman sam ja ovako moj prst, a oni da su vidili moj prst kako ja govorim.

Ivan : Justement, à ce moment-là, j’ai levé mon doigt et elles ont vu que je leur parlais [montrais] du doigt .

 

Fra Jozo : Šta govoriš ?

Père Jozo : Pour dire quoi ?

 

Ivan : Nisam govorio, nego vide moj prst.

Ivan : Je n’ai pas parlé : ils ont vu mon doigt.

 

Fra Jozo : Koje vidio ?

Père Jozo : Qui l’a vue ?

 

Ivan : Marinko.

Ivan : Marinko.

 

Fra Jozo : I što je vidio ?

Fra Jozo : Et qu’est-ce qu’il a vu ?

 

Ivan : I vidim ja i ja sam odmah počeo klečat, da kleknem.

Ivan : Je l’ai vue et je me suis mis tout de suite à genoux.

 

Fra Jozo : A jesi li nju vidio ?

Père Jozo : L’as-tu vue, elle ?

 

Ivan : Jesam. Bila jedno metar iznad mene kad sam ja počeo kleknuti.

Ivan : Oui. Elle était environ à un mètre au-dessus de moi quand je me suis mis à genoux.

 

Fra Jozo : Ja ? I onda se pomakla na niže ?

Père Jozo : Oui. Et alors, elle s’est approchée davantage ?

 

Ivan : Na niže se pomakla vako.

Ivan : Elle s’est approchée plus bas, comme ceci.

[p. 129]

Fra Jozo : I kolka je ona visoka tebi bila večeras ?

Père Jozo : Quelle était sa taille d’après toi, dis-moi, ce soir ?

 

Fra Stojan : Je li viša od Mirjane u visinu ? Što misliš ?

Père Stojan : Est-elle plus grande que Mirjana, selon toi ?

 

Ivan : Je, malko.

Ivan : Oui, un tout petit peu.

 

Fra Stojan : Lijepe vanjštine ?

Père Stojan : Une belle apparence ?

 

Fra Jozo : Plava ili crna, kakva ti je izgledala u licu ?

Père Jozo : Blonde ou brune ? Comment était son visage ?

 

Ivan : Ovako duguljasto lice, fino.

Ivan : Un visage allongé, les traits fins.

 

Fra Jozo : Nisi vidio kosu možda ?

Père Jozo : N’aurais-tu pas vu ses cheveux ?

 

Ivan : Nisam.

Ivan : Non.

 

Fra Jozo : Jesi vidio haljinu ?

Père Jozo : As-tu vu sa robe ?

 

Ivan : Jesam.

Ivan : Oui.

 

Fra Jozo : Jesi ?

Père Jozo : Oui ?

 

Fra Stojan : Pa dobro koliki je bio razmak od vas između gdje ste bili sjedili večeras i jučer ?

Père Stojan : Eh bien, quelle était la distance entre vous, là où vous étiez assis ce soir et hier ?

 

Ivan : Dva metra.

Ivan : Deux mètres.

 

Fra Jozo : A zanima me ovo. Na primjer večeras su ljudi nervozni se vraćali nisu vam vjerovali, zanima me ovo, kako se ti osjećaš kad ti ljudi ne vjeruju ?

Père Jozo : Ceci m’intéresse, par exemple, ce soir, les gens retournaient nerveux. La plupart ne vous croyaient pas. J’aimerais savoir : comment te sens-tu lorsque les gens ne te croient pas ?

 

Ivan : Osjećam se vrlo dobro.

Ivan : Je me sens très bien.

 

Fra Jozo : Ne, kako se osjećaš, je l’ ti žao da ne vjeruju ?

Père Jozo : Non, mais comment te sens-tu, as-tu de la peine s’ils ne te croient pas ?

 

Ivan : Žao mi je.

Ivan : J’ai de la peine.

 

Fra Jozo : Kako vjerovaš ti, što govoriš ljudima kad te pitaju ?

Père Jozo : Toi, tu y croit mais que dis-tu aux gens lorsqu’ils te posent des questions ?

 

Ivan : Pitaju me je l’ to istina. Ja njih ubjeđujem ali oni ne daju.

Ivan : Ils me demandent : « Est-ce vrai ? » J’essaie de les convaincre, mais ils ne se laissent pas prendre.

 

Fra Jozo : Ne vjeruje niko.

Père Jozo : Personne ne croit.

 

Ivan : Ne vjeruje.

Ivan : Ne croit pas.

 

Fra Jozo : Šta misliš kad bi ti poveo nekoga iz sela, dijete kako, svog prijatelja sutra ? Bili on vidio ?

Père Jozo : Qu’en penses-tu d’amener quelqu’un, ou un enfant du village, un ami à toi, demain. Verrait-il ?

 

Fra Stojan : Jedno dobro dijete koga ti znaš, imaš li ti brata ?

Père Stojan : Si tu amenais un bon enfant que tu connais. As-tu un frère ?

 

Ivan : Imam.

Ivan : J’en ai un.

 

Fra Stojan : Je li on manji od tebe ?

Père Stojan : Est-il plus jeune que toi ?

 

Ivan : Je.

Ivan : Oui.

 

Fra Stojan : Ako je i on dobar dečko, vjerojatno da je kršćanske obitelji, bili ti njega poveo ? Bili to išlo ? [Netko kuca na vrata].

Père Stojan : Si c’est un bon garçon, ce qui est probable parce qu’il vient d’une famille chrétienne. L’amènerais-tu avec toi ? Ça irait ? [On frappe à la porte].

 

Vicka : Mi bi pošli. Ajde, više, Ivane ! Je l’ dobro bilo ?

Vicka : Nous, on aimerait partir. Allons, c’est assez, Ivan ! Est-ce que ça s’est bien passé ?

 

Fra Jozo : Zatvorite vrata.

Père Jozo : Fermez les portes !

 

Vicka : Pa mi bi pošli.

Vicka : Mais nous aimerions partir.

 

Fra Jozo : Neka. Ovo me zanima, jesi osjećao potrebu da bi trebao moliti nešto poslje ?

Père Jozo : Un instant. J’aimerais savoir. As-tu senti le besoin de prier davantage après ?

 

Ivan : Pa mi, naša obitelj…

Ivan : Nous, notre famille…

 

Fra Jozo : Ma znam to, al ti sam onako je l’ ti ikakvu tebi poruku Gospa osobno ostavila ? Jesi ti uvjeren išta ?

Père Jozo : Je sais cela, mais à toi seul, est-ce que Gospa t’a laissé un message personnel ? En es-tu convaincu ?

 

Ivan : Uvjeren sam, da.

Ivan : J’en suis convaincu, oui.

 

Fra Jozo : Šta ti je govorila ?

Père Jozo : Qu’est-ce qu’elle te disait ?

 

Ivan : Da molim, da se molim Bogu.

Ivan : De prier, de prier Dieu.

[p. 130]

Fra Jozo : Je l’ ti išta ovako posebno, dok duša u tebi zbori ili dok ti je rekla gore, je l’ ti gore išta rekla osobno ?

Père Jozo : Est-ce qu’elle t’a dit quelque chose de spécial au fond de ton âme, ou là-haut, pendant l’apparition ? Est-ce que là-haut elle t’a dit quelque chose de personnel ?

 

Ivan : Nisam ništa postavlja ja.

Ivan : Je ne lui ai pas posé de questions.

 

Fra Jozo : Znam al recimo nako u duši šta ti govori ?

Père Jozo : Je sais, mais par exemple, dans ton âme, qu’est-ce que cela te dit ?

 

Ivan : U duši, da ne vrijeđam Boga.

Ivan : Dans mon cœur : de ne pas offenser Dieu.

 

Fra Jozo : A jesi običavao prije vrijeđati Boga ?

Père Jozo : Est-ce que, auparavant, tu avais l’habitude d’offenser Dieu ?

 

Ivan : Jesam.

Ivan : Oui.

 

Fra Jozo : Slobodno ti pričaj.

Père Jozo : Dis-le en toute liberté.

 

Ivan : Ponekad nisam mamu posluša što je zapovidila i to.

Ivan : Parfois, je n’ai pas obéi à ma mère quand elle me demandait des choses.

 

Fra Jozo : A zanima me jesi li danas bio kod mise ?

Père Jozo : J’aimerais savoir si tu étais à la messe au jourd’hui ?

 

Ivan : Jesam na ranoj misi.

Ivan : Oui, à la messe du matin.

 

Fra Jozo : Pa dobro kako si molio ? Jesi išta molio ? Jesi išta kod mise posebno molio ?

Père Jozo : Et bien, comment as-tu prié ? As-tu prié ? Pendant la messe, as-tu prié d’une façon spéciale ?

 

Ivan : Jesam.

Ivan : Oui.

 

Fra Jozo : Šta si molio.

Père Jozo : Quelles prières as-tu dites ?

 

Ivan : Zdravo Marijo, Očenaš, Vjerovanje.

Ivan : Je vous salue Marie, Notre Père, Je crois en Dieu.

 

Fra Jozo : Ma znam ali jesi išta posebno molio i razgovarao ? Je l’ osjećaš potrebu da razgovaraš s njom kao s čovjekom, Gospe ovo i ono.

Père Jozo : Je sais, mais est-ce que tu as prié ou parlé d’une façon spéciale ? Ressens-tu le besoin de lui parler comme à une personne : « Ma Gospa, ceci ou cela. »

 

Ivan : Vazda mi je u srcu ko da je gledam, da je gledam.

Ivan : Toujours dans mon cœur, ça me dit de la regarder, de la regarder.

 

Fra Jozo : A kakva ti izgleda, recimo ?

Père Jozo : Comment est-elle, disons ?

 

Ivan : Joj, djevojka, rumena ovako fina.

Ivan : Oh ! Une jeune fille aux joues roses, très belle.

 

Fra Jozo : A jesi li žalostan recimo zbog tog ? Oće li sutra doć ?

Père Jozo : Serais-tu triste a cause de cela [si elle ne venait pas] ? Viendra-t-elle demain ?

 

Ivan : Oće.

Ivan : Elle viendra.

 

Fra Jozo : Šta neće sutra ? Recimo, ako se nebi sutra javila. Što misliš da ne dođe sutra ? Što misliš kako bi to bilo ?

Père Jozo : Quoi, pas demain ? Mais si elle n’apparaissait pas demain. Que penses-tu si elle ne venait pas demain ? Que se passerait-il ?

 

Ivan : Bili bi mi razočarani.

Ivan : Nous serions déçus.

 

Fra Jozo : Ko ?

Père Jozo : Qui ?

 

Ivan : Mi što smo je vidjeli prija.

Ivan : Nous qui l’avions vue auparavant.

 

Fra Jozo : Šta bi bio razočaran kad si je vidio tri četri puta, tri puta.

Père Jozo : Pourquoi serais-tu déçu alors que tu l’as vue trois ou quatre fois, trois fois ?

 

Ivan : Da ne dođe sutra bio bi razočaran.

Ivan : Si elle ne venait pas demain, je serais déçu.

 

Fra Jozo : A što ćeš biti razočaran kad si je vidio ? Nemaš potrebe više vidit.

Père Jozo : Pourquoi serais-tu déçu si tu l’as vue ? Tu n’as plus besoin de la voir.

 

Ivan : Da je nastavim tim putem, da je vidim toliko puta, da je vidim, sve, od početka.

Ivan : Que cela continue de la même façon. Que je continue de la voir comme depuis le début.

 

Fra Jozo : Kako da vidiš ?

Père Jozo : Comment la voir ?

 

Ivan : Od kako sam počeo gledat.

Ivan : Comme depuis le début.

 

Fra Jozo : Pa kako od početka ? Vidio si je i dobro. Pa zar imaš potrebu je još više gledat, kad ništa ne govoriš, ništa je ne moliš osobito, ništa je ne slaviš, ne osjećaš potrebu da trebaš nešto učiniti za nju. Pazi oni koji su vidili Gospu, ona je vazda kazala da poste, da mole, da više vjeruju, a ti nisi to ništa osjetio ?

Père Jozo : Pourquoi comme depuis le début ? Tu l’as vue et c’est très bien. Pourquoi sens-tu le besoin de continuer de la voir, tu ne lui dis rien, tu ne la pries pas plus qu’il faut, tu ne la vénères pas, tu ne sens pas le besoin de faire quelque chose pour elle. Écoute, tous ceux qui ont vu la Vierge, elle leur a toujours dit de jeûner, de prier, d’augmenter leur foi. Et toi, tu n’as rien senti de tout cela ?

 

Ivan : Osjetio sam to.

Ivan : Je l’ai ressenti.

[p. 131]

Fra Jozo : Šta si osjetio ? Ispričaj mi malo to, ajde. Pa ispričaj polako, nije važno, kako ti osjećaš to, to nije uopće bitno kako ćeš ti reć, kako osjećaš, to je važno. A je l’ bi te bilo strah, recimo, ako Gospa večeras ne dođe ? Je l’ se strašiš, je l’ sumljaš ?

Père Jozo : Qu’as-tu ressenti ? Raconte-moi un peu tout cela, vas-y. Raconte-moi lentement, comme tu le ressens. Ce n’est pas important ni essentiel comment tu t’exprimes, mais bien ce que tu ressens. Ça c’est important. Aurais-tu peur qu’elle ne vienne pas ce soir ? Le crains-tu ? En doutes-tu ?

 

Ivan : Ne.

Ivan : Non.

 

Fra Jozo : Jer toliko svijeta se skupilo, svijet je razočaran, toliko svijeta se skupilo, niti što čuje, niti vidi, znaš, kako ti to shvaćaš ? Razumiš ?

Père Jozo : Car il y a tellement de gens rassemblé. Mais ils sont déçus. Ils se sont rassemblés mais ils n’entendent ni ne voient rien. Comment comprends-tu cela, dis-moi ?

 

Ivan : Razumim. Nosim to u duši svojoj kako sam je prvi dan vidio pa nastavio drugi. [Djeca ulaze u sobu i govore : « Vrijeme je ! »]

Ivan : Je comprends. Je porte cela dans mon cœur depuis le premier jour où je l’ai vue et ainsi le deuxième. [Les jeunes entrent dans la pièce en disant : « C’est l’heure ! »]

 

Fra Jozo : Dobro imaš li još išta kazati možda ?

Père Jozo : C’est bien, as-tu peut-être autre chose à me dire ?

 

Ivan : Ništa, samo da je vidim sutra.

Ivan : Rien. Seulement de la voir, demain.

 

Fra Jozo : A kad je rekla doć sutra ?

Père Jozo : Quand a-t-elle dit de venir ?

 

Ivan : Isto u šest i po.

Ivan : À la même heure : 6h30.

 

 

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