Aux Sources de Medjugorje — Transcription des audiocassettes

Le père Jozo Zovko interroge Mirjana Dragićević dans la matinée du 28 juin 1981

Daria Klanac, Aux Sources de Medjugorje, Éditions Sciences et Culture, Montréal, 2014, 3e éd. (1re éd. 1998, ISBN 2-89092-240-5), chapitre viii, pages 90 à 96.

Pages liées

Les interrogatoires des premiers jours
 

 

 

 

[p. 90]

 
Le père Jozo Zovko interroge Mirjana Dragićević dans la matinée du 28 juin 1981
 

 

Original croate

Archives paroissiales de Medjugorje.
Transcription de Daria Klanac
révisée et corrigée en juillet 2014.

 

Traduction française
de Daria Klanac

Traduction révisée et corrigée en juillet 2014.

 

 

Fra Jozo Zovko ispituje Mirjanu Dragićević, 28.6.81. prije podne.

Dans la matinée du 28 juin 1981, le père Jozo Zovko interroge Mirjana Dragićević (16 ans).

 

Fra Jozo : Mirjana, mi smo jučer razgovarali i evo ponovo danas ćemo nastaviti. Nakon tvog sinoćnjeg iskustva i susreta sa Marijom koju si vidjela, hoćeš li opisat mi taj svoj susret koji je jučer bio ?

Père Jozo : Mirjana, nous avons parlé hier. De nouveau, aujourd’hui nous allons continuer. Après ton expérience d’hier soir et ta rencontre avec Marie que tu as vue, veux-tu me décrire ta rencontre d’hier ?

 

Mirjana : Hoću. Ovako : išle smo nas tri posebno, ja, Vida i Ivica, dok je Mara, dogovorile smo se da nas čeka na cesti dok je vidi.

Mirjana : Je veux bien. Comme ça, nous sommes allées, nous trois séparément : moi, Vicka et Ivanka. Cependant avec Marija, nous avions convenu de nous attendre sur la route, juisqu’à qu’elle la voie.

 

Fra Jozo : Zašto to ? Jeste sami to ? To je vaš plan bio, ili neko u selu ?

Père Jozo : Pourquoi cela ? C’était de vous-mêmes ou un plan de quelqu’un au village ?

 

Mirjana : To smo se dogovorile s Marinkom, onim čovikom ko je prvi vidi, mislim, nek priđe. Penjali smo se uz brdo i stali smo na mjestu gdje nam je rekla da će doć. Međutim, bilo je mnogo naroda. Stajali su po onom mjestu tako da se ona nije pojavljivala. Međutim Mari se pojavila gore, pojavila se i odmah nestala. Mi smo onda gore potrčale i stale, i onda je ona odmah došla. Međutim, narod je sve gurao se, stajao na onaj veo, imala dugi, tako da je ona nestajala više puta. Mi smo pjevali one pjesme pa je opet dolazila. Kad smo silazili opet se je pojavila i bio je pred nje križ. Zvala nas je : « Anđeli moji. » Onda je Jakov pitao da ostavi neki znak, a ona je nestala, nestajala…

Mirjana : Nous nous sommes entendues avec Marinko, ce monsieur, vous savez. Que celui qui voit le premier, approche. Nous avons grimpé la colline et nous nous sommes arrêtés à l’endroit où elle nous a dit qu’elle viendrait. Cependant, il y avait beaucoup de monde. Ils se tenaient là, à l’endroit même, c’est pourquoi, elle n’est pas apparue. Cependant, elle est apparue à Marija en haut. Elle est apparue puis disparue tout de suite. Alors nous avons couru en haut et dès que nous nous sommes arrêtées, elle est arrivée tout de suite. Cependant, les gens se pressaient autour de nous et marchaient sur son voile qui était long, ainsi elle disparaissait plusieurs fois. Nous avons chanté des chants. Puis, elle est revenue de nouveau. En descendant, elle nous est apparue de nouveau. Il y avait une croix devant elle. Elle nous a appelés « Mes anges ». Alors Jakov lui a demandé de nous laisser un signe. Et puis, elle est disparue, elle disparaissait…

 

Fra Jozo : A nije tila znak ostavit ?

Père Jozo : Elle ne voulait pas laisser le signe ?

 

Mirjana : Samo je klimala ovako glavom i nestajala.

Mirjana : Elle faisait seulement un signe de tête comme ça, puis, elle disparaissait.

 

Fra Jozo : Zanima me jesi li je ti vidila jučer ?

Père Jozo : J’aimerais savoir si tu l’as vue hier ?

 

Mirjana : Jesam. Isto sve.

Mirjana : Oui, tout pareil.

 

Fra Jozo : Na koliko mjesta ?

Père Jozo : À combien d’endroits ?

 

Mirjana : Vidili smo je gore kad smo bile sa njom.

Mirjana : Nous l’avons vue en haut, lorsque nous étions avec elle.

 

Fra Jozo : Ne, ti sama gdje si je vidjela ?

Père Jozo : Non, toi seule, où l’as-tu vue ?

 

Mirjana : Vidjela sam je gore kad sam stajala, kad je nestajala, ono kad smo onda opet dole silazile. One su nas vodile a nešto nas sve vuklo tamo, da skrenemo tamo…

Mirjana : Je l’ai vue là-haut lorsque j’y étais, puis quand elle est disparue et que nous descendions de nouveau en bas. Elles nous conduisaient mais quelque chose nous attirait dans une autre direction…

 

Fra Jozo : Gdje ?

Père Jozo : Où ?

 

Mirjana : Vako, išle smo putem, tamo vako na lijevo, da malo skrenemo sve nas nešto vuče. Mi smo potrčale i ona ! Same smo se otrgle nekako sve tri spontano. I došle smo tamo. Ona stoji i pred nje križ. I zove nas k sebi i govori nam : « Anđeli moji ! »

Mirjana : Comme ça, en descendant par le sentier, comme si quelque chose nous portait à nous tourner vers la gauche. Nous sommes accourus et c’était elle ! Nous avons spontanément toutes les trois quitté le sentier. Quand nous sommes arrivées, elle se tenait là, la croix devant elle. Elle nous appelait à elle en nous disant : « Mes anges ! »

[p. 91]

Fra Jozo : Kolik je križ ?

Père Jozo : De quelle grandeur est la croix ?

 

Mirjana : Onako dosta velik, a ništa na njem. A iste boje ko i ona haljina.

Mirjana : Comme ça, assez grande et rien dessus, mais de la même couleur que sa robe.

 

Fra Jozo : Ma, molim te ! Kaži mi, kad si to ugledala jesi li se poplašila ?

Père Jozo : Dis-moi, je t’en prie, lorsque tu l’as vue, as-tu eu peur ?

 

Mirjana : Nisam, nimalo.

Mirjana : Non, aucunement.

 

Fra Jozo : Jesi li klekla, molila ?

Père Jozo : T’es-tu agenouillée ? As-tu prié ?

 

Mirjana : Jesmo. Klečale smo i onda smo opet počeli da joj pjevamo i ona nam sve govori : « Anđeli moji ! »

Mirjana : Oui. Nous nous sommes agenouillées et nous avons de nouveau commencé à chanter et elle nous a dit : « Mes anges ! »

 

Fra Jozo : A jesi li je ti što pitala sinoć ?

Père Jozo : Lui as-tu demandé quelque chose, hier soir ?

 

Mirjana : Jesam. Rekla sam, sam vam rekla da ću je pitat za drogu i za padavicu. A ona je rekla : « Djeco moja, uvijek na svijetu ima nepravde », da se ne moramo obazirat na to uopšte.

Mirjana : Oui. J’ai dit, je vous ai dit que j’allais pour lui demander au sujet de la drogue et de l’épilepsie. Elle a répondu : « Mes enfants, il y a toujours de l’injustice dans le monde » et qu’il ne faut pas du tout prêter attention à cela.

 

Fra Jozo : Kako nepravde ?

Père Jozo : Quelle injustice ?

 

Mirjana : Pa uvijek neko ovako… Mislila je reć da neko nekoga ne razumije, ili ovako.

Mirjana : Eh bien, il y en a toujours comme ça… Elle voulait dire qu’il y a toujours des incompréhensions des uns avec les autres.

 

Fra Jozo : A reci mi, jesi osjećala tada ti potrebu razgovarati išta s njom ?

Père Jozo : Mais dis-moi, as-tu senti alors le besoin de parler avec elle ?

 

Mirjana : Jesam nekako, kao da joj se povjerim, da joj kažem to što me muči, i sve nekako…

Mirjana : Oui, en quelque sorte, de me confier à elle, de lui dire tout ce qui me tourmente, et tout ça.

 

Fra Jozo : Pa što nisi ?

Père Jozo : Mais pourquoi ne l’as-tu pas fait ?

 

Mirjana : Pa rekla sam joj. To mi je prvo nekako ispalo, mislim nisam mogla da držim to u sebi.

Mirjana : Mais je lui ai dit. C’est ce qui m’est venu en premier, car je ne pouvais pas le garder en moi.

 

Fra Jozo : Je l’ ti bilo lakše kad si joj rekla ?

Père Jozo : As-tu été soulagée quand tu le lui as dit ?

 

Mirjana : Uh ! Je. Puno mi je bilo. Uopšte me nije bilo brige što pričaju. Nek govore šta hoće.

Mirjana : Oh oui ! beaucoup. Je ne me fais plus de souci du tout de ce qu’ils racontent. Qu’ils disent ce qu’ils veulent.

 

Fra Jozo : Reci mi. Ti si nju pitala to ? Jesi li još išta drugo pitala ?

Père Jozo : Dis-moi, tu lui as demandé cela, lui as-tu demandé autre chose ?

 

Mirjana : Pitali smo je kako se zove. Rekla nam je : « Blažena Djevica Marija ». Onda pitali smo još onaj da nam ostavi neki znak. Stalno je to pitamo, a ona samo govori da će doć sutra. Pitali smo je da l’ će doć sutra. Hoće.

Mirjana : Nous lui avons demandé comment elle s’appelait. Elle nous a répondu : « Bienheureuse Vierge Marie. » Puis nous lui avons demandé de nous laisser un signe. Nous lui demandons toujours cela, elle dit seulement qu’elle reviendra demain. Nous lui avons demandé si elle reviendrait demain. Elle reviendra.

 

Fra Jozo : Pa kako ? Je l’rekla da neće dat znak ?

Père Jozo : Mais comment ? A-t-elle dit qu’elle ne donnerait pas de signe ?

 

Mirjana : Nije. Jakovu kad smo dole silazili samo je ovako mahala glavom i nestajala. A gore kad smo je pitale, rekla da će doć sutra.

Mirjana : Non, lorsque nous descendions, elle hochait seulement la tête comme ça à Jakov et disparaissait. Et là-haut, lorsque nous lui avons demandé, elle nous a répondu qu’elle reviendrait demain.

 

Fra Jozo : Dobro. A nisi je pitala trebam li ja, recimo, doć ?

Père Jozo : Bon. Voyons, tu ne lui as pas demandé si je devais venir ?

[p. 92]

Mirjana : Mi smo je još pitali da li ima nešto za fratre da nam kaže, da li možda neku poruku za njih. Ona je samo rekla nek čvrsto vjeruju. Mi smo joj rekli da se ukaže ovom narodu, da narod vidi da je ima da nam vjeruje. Ona je samo rekla : « Blaženi koji ne videše a vjeruju. » Sve se okriće i gleda narod. Kaže : « Neka vjeruju kao da me vide ».

Mirjana : Nous lui avons encore demandé si elle avait quelque chose à nous dire pour les franciscains, si elle avait un message pour eux. Elle a dit seulement : « Qu’ils croient fermement. » Nous lui avons dit d’apparaître à ces gens-là pour qu’ils voient que c’est elle et qu’ils nous croient. Elle a dit seulement : « Bienheureux ceux qui croient sans avoir vu. » Elle se tournait et regardait le peuple : « Qu’ils croient comme s’ils me voyaient. »

 

Fra Jozo : To je sinoć govorila ? Je l’ itko od vas to znao kazat narodu ?

Père Jozo : Elle disait cela, hier soir. Quelqu’un de vous a-t-il su transmettre cela au peuple ?

 

Mirjana : Mi smo to, onaj, odmah rekli Marinki, a on je sve govorio narodu što govori. Narod sve leti da njoj priđe a ne vidi je niko.

Mirjana : Nous avons dit tout cela immédiatement à Marinko et c’est lui qui le répétait aux gens. Les gens se précipitent pour l’approcher, mais personne ne la voit.

 

Fra Jozo : Recimo, je l’ ona bila na zemlji ili podignuta u zraku ?

Père Jozo : Voyons, touchait-elle le sol ou était-elle dans les airs ?

 

Mirjana : Ona je bila podignuta. Ovako ovoliko je uvijek od zemlje. Na sebi ima dugi onaj, uvijek ima onaj dugi veo. Pao joj do zemlje, a haljina nije.

Mirjana : Elle était soulevée. À peu près comme ça, elle est toujours au-dessus du sol. Elle avait sur elle ce long, elle a toujours ce long voile, il tombe jusqu’à terre, mais non pas la robe.

 

Fra Jozo : Ako je narod blizu nje, gaze li joj po velu ?

Père Jozo : Si les gens sont près d’elle, est-ce qu’ils marchent sur son voile ?

 

Mirjana : Po velu joj gaze i ono sve haljinu udaraju kako prolaze a ništa ne osjete.

Mirjana : Ils marchent sur son voile, ils heurtent sa robe en passant, mais ne sentent rien.

 

Fra Jozo : Ništa ? ! Kako ne osjete kad udaraju ? !

Père Jozo : Rien ? ! Quand ils la heurtent, comment se fait-il qu’ils ne sentent rien ? !

 

Mirjana : Ne znam. Mi svi to vidimo. To mi govorimo Marinki i Ivanu da nek se odmakne malo narod. Sve staje po njoj. Ona samo nestane čim tako rade.

Mirjana : Je ne sais pas. Nous tous, nous le voyions et nous le disions à Marinko et à Ivan d’éloigner un peu les gens parce qu’ils la [sa robe] piétinaient. Elle disparait dès qu’ils le font.

 

Fra Jozo : Kad gaze po njoj onda ona nestane. A kad se odmakne svijet ?

Père Jozo : Lorsqu’ils piétinent sur elle [sa robe], alors elle disparait ? Et lorsque le monde s’éloigne ?

 

Mirjana : Onda ona nama priđe, sve gleda u narod, smiješka se. U nas isto. Sve fino.

Mirjana : Alors, elle revient tout de suite, regarde les gens et sourit, à nous aussi, très tendrement.

 

Fra Jozo : Kakve su joj jučer bile oči ?

Père Jozo : De quelle couleur était ses yeux hier ?

 

Mirjana : Plave.

Mirjana : Bleus.

 

Fra Jozo : Kako ti je ona jučer izgledala tebi ?

Père Jozo : Pour toi, de quoi avait-elle l’air, hier ?

 

Mirjana : Stvarno divno, samo bi ju gledala. Nekako… samo bi nju gledala.

Mirjana : Vraiment merveilleuse, je voudrais seulement la regarder, comme ça, seulement la regarder.

 

Fra Jozo : Jesi l’ išta poslije uveče razmišljala o tom sama ?

Père Jozo : Après la soirée, as-tu réfléchi seule à tout cela ?

 

Mirjana : Jesam. Nekako čudno mi je to da baš ja da je vidim. Mislim, ne znam, nekako mi je drago.

Mirjana : Oui. C’est étonnant que ce soit justement moi qui la vois. Je veux dire, je ne sais pas, c’est agréable.

 

Fra Jozo : A kaži mi, je l’ ti dolazilo da nešto moliš, da se zahvaljuješ Bogu ?

Père Jozo : Mais, dis-moi, le goût de prier et de remercier Dieu montait-il en toi ?

 

Mirjana : Jeste, još čvršće nekako. Pa molim. Svaku večer molim Zdravo Marijo, Slava Ocu.

Mirjana : Mais oui, plus fermement encore. Je prie tous les soirs : Je vous salue Marie, Gloire au Père.

 

Fra Jozo : A je l’ se rodila neka tvoja molitva ?

Père Jozo : Mais est-ce qu’une prière personnelle est montée en toi ?

[p. 93]

Mirjana : Sama nekako razgovaram. Ne da molim, nego onako ja sa njom da pričam uveče. Nije kao prije.

Mirjana : J’ai le goût de lui parler seule. Non pas de dire des prières, mais d’échanger avec elle, seule à seule, le soir. Ce n’est pas comme avant.

 

Fra Jozo : A da li si osjećala imam potrebu govoriti joj. Uveče, sinoć kad si se vratila ?

Père Jozo : As-tu ressenti le besoin de lui parler le soir ? Hier soir, quand tu es revenue ?

 

Mirjana : Aha. S njom da razgovaram.

Mirjana : Oui, de parler avec elle.

 

Fra Jozo : Jesi išta govorila ?

Père Jozo : Disais-tu quelque chose ?

 

Mirjana : Jesam. Pričala sam s njom sama.

Mirjana : Oui, j’ai parlé seule avec elle.

 

Fra Jozo : Što si pričala ? Smijem li ja to znati ?

Père Jozo : Qu’est-ce que tu lui disais ? Puis-je le savoir ?

 

Mirjana : Pitala sam je kako to da se ona baš meni ukazuje. Što sam ja to mislim, uradila i zašto ?

Mirjana : Je lui ai demandé : Comment se fait-il qu’elle m’apparaît précisément à moi. Qu’est-ce que j’ai fait pour cela ? Et pourquoi ?

 

Fra Jozo : Je li ti nisi ništa čula glas ?

Père Jozo : Tu n’as pas entendu sa voix, n’est-ce pas ?

 

Mirjana : Ništa. Samo ja to s njom osobno razgovaram, sama nekako.

Mirjana : Rien. Seulement, je lui parlais personnellement, comme ça, seule.

 

Fra Jozo : Jesi li osjećala potrebu plakati ?

Père Jozo : Sentais-tu le besoin de pleurer ?

 

Mirjana : Nisam. Bilo mi baš drago.

Mirjana : Non, ça me faisait plaisir.

 

Fra Jozo : Al, mislim od radosti.

Père Jozo : Mais je veux dire de joie.

 

Mirjana : Ne. To samo gore kad stanemo pred nju. Onda bi nekako plakala bi od dragosti.

Mirjana : Non, c’est seulement en haut, lorsque nous sommes devant elle. Alors je pleurerais de joie pour ainsi dire.

 

Fra Jozo : Jesi se bojala spavat sinoć ?

Père Jozo : Avais-tu peur de dormir, hier soir ?

 

Mirjana : Nije baš. Nije te ono strah.

Mirjana : Pas vraiment. Ce n’est pas de la peur.

 

Fra Jozo : Recimo, kad razgovaraš s čovjekom i ne vjeruje ti da si Gospu vidjela, kako se ti osjecaš i šta bi mu rekla ? Kako bi ga uvjerila ? Kako bi uvjerila tog čovjeka ?

Père Jozo : Disons, lorsque tu parles avec une personne et qu’elle ne te croit pas que tu as vu Gospa, comment te sens-tu ? Que lui dirais-tu ? Comment la convaincrais-tu ? Comment convaincrais-tu cette personne ?

 

Mirjana : Prvi put nekako sam bila, isprva dok nisu vjerovali, ljuta nekako, što nam ne vjeruju, samo se izrugivaju. Bilo mi krivo što se izrugivaju. A sada ako oćeš vjeruj, ako nećeš, ne moraš. Ja ću svakome reć što sam vidjela, objasnit ću, zamolit ga da vjeruje, ako neće onda ja ne mogu ništa. Neću nikog da uvjeravam. Ja samo ispričam što je bilo i oni ne vjeruju, što ću im ja ?

Mirjana : La première fois, j’étais d’une façon, au début, quand ils ne nous croyaient pas, j’étais fâchée parce qu’ils ne nous croyaient pas, ils se moquaient de nous. Cela me faisait de la peine. Et maintenant, si tu veux, crois. Sinon, tu n’es pas obligé. Je vais dire à tout le monde ce que j’ai vu, j’expliquerai, je leur demanderai de me croire, sinon je n’y peux rien. Je ne veux convaincre personne. Je leur raconte seulement ce qui s’est passé, et s’ils ne croient pas, que puis-je faire pour eux ?

 

Fra Jozo : A s kolike daljine ? Jesi li ti ikakvu svjetlost ? Nema svjetlosti više ? Samo je bilo prvi dan ?

Père Jozo : Mais, à quelle distance as-tu vu une lumière ? Il n’y a pas de lumière, c’était seulement le premier jour ?

 

Mirjana : Marija je vidjela svjetlost juče, a ja sam prekjučer vidjela svjetlost i ugledala sam je. Vidjeli su svi svjetlost.

Mirjana : Marija a vu la lumière hier soir et moi, je l’ai vue avant-hier. Et alors, je l’ai aperçue [Gospa]. Tous ont vu la lumière.

 

Fra Jozo : Kada ?

Père Jozo : Quand ?

 

Mirjana : Prekjučer.

Mirjana : Avant-hier.

 

Fra Jozo : A sinoć ?

Père Jozo : Et hier soir ?

 

Mirjana : A sinoć samo Mara. Jer smo mi bili vamo u gužvi, u narodu. Uvijek prvo se prikaže svjetlost pa onda ona.

Mirjana : Et hier soir, seulement Marija, car nous étions mêlées dans la foule. En premier apparaît toujours la lumière, et ensuite elle [Gospa] .

[p. 94]

Fra Jozo : Pa kako ti nju vidjela nisi, vidjela svjetlost ?

Père Jozo : Mais comment ne l’as-tu pas vue cette lumière ?

 

Mirjana : Ne znam. A zašto smo mi stajale nasred onoga, a sve oko nas gomila naroda. Uopće ne vidimo brdo, ne vidimo ništa. Samo stojimo vako.

Mirjana : Je ne sais pas. C’est parce que nous étions au milieu, entourés de la foule. Nous ne voyions pas la colline, nous ne voyions rien. Nous étions seulement coincés là.

 

Fra Jozo : Ne vidi se brdo ? !

Père Jozo : On ne voit pas la colline ? !

 

Mirjana : Ne vidi brdo. Mi na brdu stojimo, a to sve narod. Ništa mi ne vidimo. Kako ćemo mi vidit ?

Mirjana : On ne voit pas la colline. Nous nous tenons là et les gens autour de nous. Nous ne voyons rien. Comment voir ?

 

Fra Jozo : A bi li ti volila da nema naroda ?

Père Jozo : Aimerais-tu qu’il n’y aie pas de foule ?

 

Mirjana : Ih ! Puno bi to volili više.

Mirjana : Eh oui ! Nous aimerions cela beaucoup plus.

 

Fra Jozo : Pa što ne kažete narodu da ne dolazi ?

Père Jozo : Pourquoi ne dites vous pas aux gens de ne pas venir ?

 

Mirjana : Pa ko će to kazat ? ! Idemo nas tri : « Aha, to su one tri, ajmo za njima ! » Mi svi da prođemo, a oni svi čekaju dok mi pođemo. Ne možeš, stvarno. Nezgodno.

Mirjana : Qui va leur dire cela ? ! Dès qu’on nous voit ensemble nous trois : « Ah, ce sont ces trois là, allons les suivre. » Quand on veut passer, eux, ils arrêttent tous pour nous regarder passer. C’est réallement pas commode.

 

Fra Jozo : Nezgodno.

Père Jozo : C’est pas commode.

 

Mirjana : Još se guraju : « Pitaj to », udaraju po leđima : « Pitaj to, pitaj to ».

Mirjana : Ils nous pressent : « demande cela », en nous donnant des tappes sur les épaules : « Demande ceci, demande cela. »

 

Fra Jozo : A kako ti zamišljaš to ? Imaš potrebu to onda pitati kad ti kažu « pitaj to » ?

Père Jozo : Et comment voit-tu cela ? Sens-tu le besoin de le demander quad ils insistent : « demande cela » ?

 

Mirjana : Ja bih volila da svakome ispunim želju. Ja bi je sve pitala to. Da je pitam ? Naravno da bih i ja isto tako volila da i meni neko…

Mirjana : J’aimerais combler le désir de chacun. Je lui demanderais tout cela, lui poser des questions. Bien sûr que j’aimerais de même que quelqu’un le fasse pour moi aussi.

 

Fra Jozo : Jesi je išta, pa jesi je išta pitala ?

Père Jozo : Lui as-tu demandé quelque chose ? L’as-tu ?

 

Mirjana : Dogovorile smo se da je pitamo kako se zove. Onda, i šta hoće da nam ostavi neki znak, to.

Mirjana : Nous avons convenu de lui demander son nom et puis si elle veut nous laisser un signe.

 

Fra Jozo : A šta ćeš ? A imaš li joj kakvo pitanje večeras postaviti ? Sumnjaš li da će bit večeras ?

Père Jozo : Et puis ? As-tu quelques autres questions à lui poser ? Doutes-tu que cela se reproduise ce soir ?

 

Mirjana : Ne sumnjam. Ja vjerujem da će bit.

Mirjana : Je ne doute pas. Je crois que oui.

 

Fra Jozo : A, ako ne bude ?

Père Jozo : Et si non ?

 

Mirjana : Pa ništa onda. Ostavila nas je. Al’ ne vjerujem.

Mirjana : Alors rien. Elle nous a quitté. Mais je n’y crois pas.

 

Fra Jozo : Što ne vjeruješ ?

Père Jozo : Qu’est-ce que tu ne crois pas ?

 

Mirjana : Ne vjerujem da će nas ostaviti. Ja mislim da će doći danas, jer je obećala nam.

Mirjana : Je ne crois pas qu’elle va nous quitter. Je pense qu’elle va venir aujourd’hui. Elle nous l’a promis.

 

Fra Jozo : Je l’ obećala ?

Père Jozo : Elle l’a promis.

 

Mirjana : Aha.

Mirjana : Oui.

 

Fra Jozo : A obećala je. A što misliš, koliko će još vremena se ukazivat ?

Père Jozo : Elle a promis. Et qu’en penses-tu, combien de temps va-t-elle encore apparaître ?

 

Mirjana : Baš sam mislila to da je upitam, koliko će se vremena još ukazivati nama.

Mirjana : Justement, j’ai pensé à lui demander : Combien de temps encore elle va nous apparaître.

 

Fra Jozo : Dobro, traži li ona išta od vas ?

Père Jozo : Bien, demande-t-elle quelque chose de vous.

 

Mirjana : E to isto i ja kažem da je upitam da li ona išta želi od nas. Šta ona, mislim, ako ona hoće mi ćemo radit što god treba. Samo da upitam šta hoće.

Mirjana : Voilà, moi aussi je le dis qu’il faut que je lui demande si elle veut quelque chose de nous. Je veux dire : Nous ferons ce qu’il faut comme elle le veut. Seulement il faut que je demande ce qu’elle veut.

 

Fra Jozo : Kažeš ima puno naroda, je li ?

Père Jozo : Tu dis qu’il y a beaucoup de monde, n’est-ce pas ?

[p. 95]

Mirjana : Aha.

Mirjana : Oui.

 

Fra Jozo : A šta misliš, bi li ja trebao ići gore, po tvom mišljenju ?

Père Jozo : Et qu’en penses-tu ? Devrais-je aller en haut, d’après toi ?

 

Mirjana : Ja mislim da ne bi, jer ona, mislim, da treba, ona bi vas zovnula.

Mirjana : Je pense que non, car si elle avait besoin de vous, elle vous appellerait, je crois.

 

Fra Jozo : Točno.

Père Jozo : C’est juste.

 

Mirjana : Rekla bi, kad smo pitali za svećenike, rekla bi zašto ne dođu gore ili nešto. Ona ništa nije rekla. Samo je rekla : « Reci im da čvrsto vjeruju ».

Mirjana : Elle l’aurait dit lorsque nous avions demandé pour les prêtres, pourquoi ne viennent-ils pas en haut ou quelque chose comme ça. Elle n’a rien dit, elle a dit seulement : « Dis-leur de croire fermement ».

 

Fra Jozo : Jesi ti očekivala jučer da će te ponijeti sa sobom ?

Père Jozo : Est-ce que tu t’attendais à ce qu’elle t’emmène avec elle hier ?

 

Mirjana : Ne, ja bih baš volila.

Mirjana : Non, j’aurais justement aimé .

 

Fra Jozo : Znam da si očekivala onako kako si želila.

Père Jozo : Je sais que tu t’attendais à ça, car tu le désirais.

 

Mirjana : Ja sve mislim kad bi ona odlazila…

Mirjana : Je m’imaginais que lorsqu’elle partirait de me…

 

Fra Jozo : Ti sve gledaš odlazi, pa bi morala i ja. Jesi bila u mene sinoć kad si se vratila ? Jesi li ti… ti nisi puno trčala ?

Père Jozo : En la regardant partir, tu penses que, moi aussi je devrais partir. Étais-tu chez moi hier soir quand tu es revenue ? As-tu… Tu n’as pas beaucoup couru.

 

Mirjana : Ne, mi smo se dogovorile da idemo polako. A još su išli drugi za nama pa su nas vodili.

Mirjana : Nous, nous nous sommes entendus pour aller lentement et d’autres personnes encore nous accompagnaient pour nous conduire.

 

Fra Jozo : Ko je išo ?

Père Jozo : Qui était là ?

 

Mirjana : Rođak naš. Oni pošto su nas htjeli… gurnuo narod da naprave krug. Tako, nije. Išle smo polako i došle gore i…

Mirjana : Mon cousin. Ils voulaient tasser les gens pour faire un cercle autour de nous… Nous sommes allés lentement, nous sommes arrivés en haut et…

 

Fra Jozo : A ima li itko da vam sad ne vjeruje od ljudi ?

Père Jozo : Y a-t-il maintenant des gens qui ne vous croient pas ?

 

Mirjana : Njih ima. Evo sad kad smo pošle u crkvu, kad smo onuda prolazile, neki, nisam baš vidila tačno ko su, al’ kaže : « One se drogiraju a idu u crkvu. »

Mirjana : Il y en a. Justement en allant vers l’église, en s’y rendant, je n’ai pas vu qui c’était mais quelques-uns ont dit : « Elles se droguent et elles vont à l’église. »

 

Fra Jozo : A tako.

Père Jozo : Ah oui.

 

Mirjana : Znate da su nas vodili doktoru ?

Mirjana : Savez-vous qu’ils nous ont amenés chez le médecin ?

 

Fra Jozo : Kada su vas vodili doktoru ?

Père Jozo : Quand est-ce qu’ils vous ont amenés voir le médecin ?

 

Mirjana : Jučer. Bile u sobi baš. Kod Mare smo bile u sobi. Ima veliki prekriven stol. Ništa se ne vidi ispod stola. Ja i Vida bile ispod stola, a Ivica, Mare i Jakov sjedili na kauču. Mi ležale dole ispod stola.

Mirjana : Hier. Nous étions précisément chez Marija dans une chambre. Il y a une table recouverte. On n’y voit rien sous la table. Vicka et moi, nous étions sous la table. Ivanka, Marija et Jakov étaient assis sur le canapé. Nous étions allongées sous la table.

 

Fra Jozo : Što ste ležale ?

Père Jozo : Pourquoi étiez-vous allongées ?

 

Mirjana : Fino nam bio hlad. Uđe neki čovjek. Vidimo mi. Kaže : « Gdje su one što vide Gospu ? » A mi ispod stola. Misli jesu one lude. Kaže nam : « Ulazite u auto ». Uđemo u milicijska kola, pa u hitnu pomoć. Narod nam kaže : « Nemojte ništa uzimat, nemojte da vam dadu tablete ili inekciju, ništa ne dajte ». Mi tamo sjele u čekaonicu, ušo onaj Ivan.

Mirjana : Il faisait frais là. Nous voyons entrer un homme. qui dit : « Où sont celles qui voient Gospa ? » Et nous étions sous la table. Il a dû penser : « Quelles folles ! » Il nous dit : « Montez dans l’auto. » Nous sommes montés dans la voiture de police, puis à l’urgence. Les gens nous disaient : « Ne prenez rien, n’acceptez pas qu’ils vous donnent des comprimés ou des injections, ne vous laissez pas faire. » Nous nous sommes assis dans la salle d’attente. Ivan est entré.

 

Fra Jozo : Koji Ivan ?

Père Jozo : Quel Ivan ?

[p. 96]

Mirjana : Onaj Dragićević što je isto vidio Gospu. On je prvi ušo tamo. Ulaze, daidža bos, u majici. Oni doletili za nama, onda Marina mama : « Samo nek vas dirnu ».

Mirjana : Ivan Dragićević, celui qui a vu aussi Gospa, il a passé le premier. Son oncle entre, pieds nus et en camisole. Ils nous avaient suivis. Alors, la maman de Marija disait : « Qu’ils osent seulement vous toucher ! »

 

Ivan izašao, onda ušla Vida. Zadržala se ona dobro. Čujem ja, baca ona one predmete, ne daje da je pregleda.

Ivan est sorti et Vicka est entrée. Elle a été retenue longtemps. Je l’ai entendue jeter les appareils, elle ne se laissait pas examiner.

 

Ušle ja i Ivica, bilo do petnaest šest. Zakasnit ćemo !

Nous sommes entrées, Ivanka et moi. Il était 6 heures moins le quart. Nous allions être en retard [pour l’apparition.]

 

Kaže : « Tko vas je zvao ? ». « Nama se žuri, mi idemo doli, nama se žuri ». Kaže meni da ja ostanem. Kod njega bile one cigarete Malboro.
— Zapali.
— Ne pušim.
— Ne pušiš ove ?
— Ne pušim ni jedne.
Kaže on meni : kako ze zovem, koje sam godište, odakle sam, i to sve. I kaže da pružim ruke i da zažmirim. Mogu ja pružit ruke. Ali mi ne drhću ruke nimalo. Zazvoni telefon i nešto mu govori odmah da nas u Mostar tjera, da nas ne pošalje kući, nikako, da nas udalji odatle i piše uputnicu. Kaže : « Sad ćete sve četiri psihijatru u Mostar ».
— Možda vi mislite da smo mi lude ? Ja otvaram vrata.
— Možes ti to poderat, zbogom, nama se žuri.
— Ajdemo narode.
Pitamo u gostionici ima li tko da vozi ovaj narod u Bijakovići, mi dobro plaćamo.

Il [le médecin] dit : « Qui vous a appelées ? ». « Nous sommes pressées, nous retournons là-bas. Nous sommes pressées. » Il m’a dit à moi de rester. Il y avait là des cigarettes Marlboro.
— Allume.
— Je ne fume pas.
— Tu ne fumes pas celles-là ?
— Non, je n’en fume aucune.
Puis, il [le médecin] me demande comment je m’appelle, quel est mon âge, d’où je viens et tout ça. Et il me dit d’étendre les mains comme cela et de fermer les yeux. Je peux bien étendre les mains, mais mes mains ne tremblent pas du tout. Le téléphone a sonné et quelqu’un lui disait de nous conduire tout de suite à Mostar, de ne pas nous renvoyer chez nous en aucune façon, de nous éloigner de là. Et il a écrit l’ordonnance. Il dit : « Maintenant, vous allez toutes les quatre chez le psychiâtre à Mostar. »
— Vous pensez peut-être que nous sommes folles ? J’ouvre la porte en disant : Tu peux déchirer cela. Adieu, nous sommes pressées. Allons-nous-en.
Nous avons demandé à l’auberge si quelqu’un pouvait nous conduire tous à Biakovici, nous payons bien.

 

Mirjana : Odmah ljudi svi skaču, oće vidit tko smo mi. Tu malo dalje od Benine zadruge neda dalje milicija.

Mirjana : Toute de suite les gens bondissent, il veulent savoir qui sommes-nous. Là, un peu plus loin du commerce de Bene la police ne laisse pas aller plus loin.

 

Fra Jozo : A neda !

Père Jozo : Elle ne permet pas !

 

Mirjana : Stavlja kartončiće, stavlja na auta. Koja auta! !? Bože sačuvaj !

Mirjana : Elle met les contraventions sur les autos. Mais quelle autos !? Que Dieu nous garde !

 

Fra Jozo : A što su pisali ?

Père Jozo : Mais qu’est-ce-qu’ils notaient ?

 

Mirjana : Nedaju dalje, a narod sve parkirao auta. Hoće da ide dalje. Zapisivali brojeve. A što im to smeta ? Mate B. rekao da se mora pazit, može neko bacit bombu.

Mirjana : Ils ne laissent pas avancer et les gens avaient stationné leurs autos. Ils veulent aller plus loin. La police prenait les numéros. Mais pourquoi cela les dérange ? Mate B. disait de faire attention. Quelqu’un pourrait jeter une bombe.

 

Fra Jozo : Gdje ?

Père Jozo : Où ?

 

Mirjana : Ko tu je gdje se Gospa prikazuje puno je naroda. Može neko namjerno bacit bombu. Ko će bacit bombu, čuj !? Tu vjernici samo dolaze.

Mirjana : Parce que c’est là où la Vierge apparait et qu’il y a beaucoup de monde. Quelqu’un pourrait vouloir jeter une bombe. Écoute, qui va jeter une bombe !? Ici ne viennent que des croyants.

 

 

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