Medjugorje : le témoignage des prêtres

Les prêtres à l’école de Marie

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4e Retraite internationale des prêtres à Medjugorje, du 30 juin au 6 juillet 1999.

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4e Retraite internationale des prêtres à Medjugorje
 
du 30 juin au 6 juillet 1999

1. Les prêtres à l’école de Marie
 
Par Don Cosimo Cavaluzzo

Ouverture avec la soirée d’adoration animée par Don Cosimo Cavaluzzo.
Grâces demandées par le prédicateur : Paternité spirituelle pour les prêtres.
Le prédicateur invite les prêtres à prier en leur faisant dire :
     « Seigneur Père, fais de moi un saint prêtre ».
(Laudes : Dans la prière, prononcer le nom du Père avec amour.)
 

La parabole du fils prodigue

Demandez à Jésus de nous faire vivre l’expérience du Père, expérience que nous pouvons faire de façon intense dans la prière, à condition de « gravir la montagne » et de parler au Père.

Nous devons avoir le courage de le faire nous-mêmes chaque jour. Ayons notre « montagne » pour connaître le visage du Père, afin que notre cœur, notre âme, notre intelligence soient remplis du Père. Lorsque nous en arrivons à « sentir » le Père, nous pouvons alors être au service de la vie.

Prenons cette décision : gravir chaque jour notre montagne personnelle.

Bien entendu, nous rencontrerons des obstacles, car nous concevons notre apostolat à travers notre vision personnelle. À ce moment-là, parlons-en au Père.

De nos jours, il y a une grave crise de pères spirituels. Souvent les jeunes expriment cette crise. Demandons la grâce de devenir de saints pères spirituels, afin de communiquer la paternité de Dieu.

Dans la vie, nous avons besoin de rencontrer le Père et avons à communiquer cette paternité que la prière nous apprend, nous fait découvrir.

L’expérience des Pères du désert nous montre qu’ils ont passé des heures à parler à Dieu le Père. Leurs écrits nous parlent en grande partie de la paternité de Dieu.

Le grand désir de Dieu est de communiquer sa paternité à travers le canal de ses prêtres.

Les blessures majeures qui affectent le monde aujourd’hui sont l’insécurité, le manque d’espérance, le désespoir.

Nous, prêtres, avons à communiquer l’amour du Père pour guérir ces blessures, cela avec l’aide de Jésus et de l’Esprit-Saint. Nous devons entièrement mourir à nous-mêmes afin de devenir des « pères » grâce à l’action de l’Esprit-Saint en nous.

Être « père », c’est renoncer à tout ce que nous avons et transmettre la confiance ; c’est être un guide ; c’est donner la protection, la certitude. Nous sommes pour Dieu et pour les autres. Nous sommes capables de donner la paternité de Dieu, si nous acceptons de nous consumer pour Dieu et les autres. Pour ce faire, nous n’avons pas besoin de dons particuliers. Nous pouvons le vivre grâce à la présence de Dieu que nous rencontrerons en gravissant la montagne. En nous ouvrant à lui, nous allons sentir sa puissante présence de Dieu.

Regardons dans Isaïe : « il s’appuie sur son Dieu ».

Allons vers le Père, avec tout ce qui nous fait souffrir : nos défaillances, nos culpabilités, nos attachements dont nous ne pouvons pas nous libérer. Disons en nous- mêmes : « Je veux aller vers Dieu ». Nous découvrirons alors son amour et sa présence ; nous découvrirons que Dieu le Père est très respectueux de ce que nous sommes en tant qu’homme, en tant que prêtre.

J’ai à apprendre ce que veut dire le fait que Dieu me respecte, pour que je puisse respecter la vie qui m’entoure.

Donner ce temps à Dieu chaque jour, afin qu’il nous transmette quelque chose de tout particulier pour notre vie de prêtre. Nous ne pouvons pas dire non.

Combien de temps accorder à la prière ? Trois heures chaque jour (pour gravir notre montagne). Alors, notre vie, notre paroisse, notre apostolat vont changer ; les cœurs que nous rencontrerons vont changer.

Les causes de nos souffrances comme prêtre ne sont pas d’abord la non-réponse des gens, mais le fait que nous n’accordons pas à Dieu le temps que nous devrions lui donner. Dieu veut nous donner sa consolation chaque jour, aujourd’hui. Alors, nous ressentirons, dans le cœur, cette appartenance à Dieu qui sera communicative. Sœur Faustine disait : « Un prêtre immergé dans la miséricorde devient un aimant. »

Il est possible de trouver ce temps pour Dieu qui guérit l’amertume, nous libère, permet de transmettre la vie parce que nous n’avons plus d’amertume.

Au fond de l’âme, il nous faut rencontrer Dieu le Père.

Apprenons à aimer notre solitude, notre vie. Notre solitude doit être un bel instant de notre vie. Profitons-en pour nous jeter dans les bras du Père. Faisons cet exercice dans la foi, chaque jour.

Apprenons à crier ce psaume vers Dieu, comme un enfant : « Je crie vers toi Seigneur, écoute ma voix. »

Jésus, à son agonie, pleure. Quand un enfant pleure, c’est le papa, c’est la maman qui accourent. Il faut que Dieu entende notre cri qui vient du fond de notre cœur ; nous sentirons alors le bras de Dieu, et nous pourrons communiquer cette étreinte de Dieu.

Nous entendrons Dieu le Père nous dire : « Mon prêtre bien-aimé, tu es venu vers moi. »

Dieu nous laissera crier parce qu’il veut toucher quelque chose de plus profond, parce qu’il veut faire quelque chose de plus large.

Notre entourage nous écoute, mais ne nous guérit pas. Certes, leur consolation est importante, mais celle qui guérit, c’est celle de Jésus. Nous cherchons trop les consolations humaines ; ce qui apporte des illusions et des déceptions. Il nous faut détruire le « château de cartes » de nos illusions. Dieu seul est notre point de référence ; de lui seul nous avons à recevoir la vie de chaque jour. Toutes les consolations humaines que nous avons reçues jusqu’à aujourd’hui, où sont-elles, qu’en restent-ils ? Les consolations humaines laissent le besoin d’une autre consolation. Souvenons-nous d’une consolation de Dieu et voyons la différence. Il nous éduque à la chasteté que nous devons communiquer.

Nous avons à faire découvrir que la chasteté est une œuvre merveilleuse et belle de Dieu, et que nous avons à la mettre au service de la vie.

Il nous faut au moins trois heures de prières par jour, à l’exemple du saint Curé d’Ars, c’est-à-dire deux heures devant l’eucharistie et une heure de bréviaire.

Nous avons le réflexe de dire que nous manquons de temps. Mais, regardons une journée : 

Dans une journée il y a 24 heures 

7 heures pour dormir

10 heures de travail pastoral

2 heures pour les repas

1 heure d’occupation personnelle

3 heures de prières personnelles. 

Il reste donc 1 heure.

Si nous manquons de temps pour prier, demandons de l’aide à Jésus. Dieu est le premier qui frappe à la porte de mon cœur (cf L’Apocalypse)

Nous avons à renoncer aux obstacles pour entrer dans une vie intense de prières, comme l’a vécu le saint Curé d’Ars. C’est une décision fondamentale, la plus profonde que nous ayons à prendre. Nous avons à nous laisser consumer par l’amour de Dieu, alors nous serons et deviendrons des hommes de prières.

Si nous passons deux heures devant Jésus, nous n’aurons pas besoin de dire plus de deux paroles, comme le saint Curé d’Ars : « Jésus est là dans le tabernacle. » 

Le curé d’Ars était un curé et il priait quand même. Notre problème, c’est que nous voulons voir les fruits tout de suite.

Nous devons être fixés sur Dieu. Le prêtre est un malade de Dieu, il doit être profondément amoureux de Dieu. Les personnes ont besoin de cela, c’est-à-dire de voir ce que signifie être amour, aimer Dieu.

Allons devant Jésus aujourd’hui, et parlons-lui des obstacles qui nous empêchent de prier. La Vierge nous accordera ce don de devenir un homme de prière. C’est le cadeau le plus beau que Dieu veut nous donner.

À la fin de la retraite, repartons avec cette décision : nous voulons devenir un homme de prières.

Nous devons nous dire : ceci est mon temps pour Dieu et personne ne me le prendra. Il y aura des conséquences à cette décision, selon plusieurs témoignages reçus de prêtres. D’abord, une mer de tentation viendra, mais le secours de la Vierge sera le plus fort.

Méditons le passage : « Le Père le vit venir de loin. »

Les hommes ont besoin de rencontrer ces pères spirituels, dont la caractéristique sera la gratuité.

Comme prêtres, nous devons donner gratuitement, et cela est important pour vivre notre chasteté. Sinon nous devrons instrumentaliser. Si nous prenons Dieu, Dieu nous suffira et nous n’aurons pas à instrumentaliser les autres pour combler nos vides affectifs.

Dieu le Père est la gratuité. Nous avons à transmettre aux jeunes la gratuité. C’est là l’aspect le plus beau de la chasteté. C’est pourquoi nous devons nous immerger dans la prière. Communiquer Dieu, être rempli de Dieu, c’est mieux qu’un cœur vide.

Oui, c’est bon d’avoir des amis personnels, mais notre cœur doit être à Dieu seul, n’être plein que de Dieu. Alors, nos amitiés personnelles seront marquées par la gratuité.

Les gens ont besoin d’un père, non d’un pseudo fiancé ; ils ont besoin de quelqu’un qui leur parle, qui reçoit leur problème. Nous devons être des pères, les jeunes ont besoin de rencontrer le père qui est en nous, les prêtres. Les jeunes ont besoin de notre soutien, oui, mais aussi de prêtres-pères. Nous n’avons pas le droit de le leur refuser, de les décevoir.

Si nous rencontrons Dieu, nous pouvons le communiquer même si nous n’avons pas l’expérience de la paternité humaine.

Le Père du fils prodigue : il accueille, guérit, rassure, soutient. Cela, nous avons à le transmettre aux autres.

Les jeunes ont besoin de saints pères spirituels. Ils n’ont pas besoin de prêtres copains, mais de prêtres-pères pour les soutenir, leur donner de l’espérance.

Regardons le prophète Zacharie : comme lui, devenons des prisonniers de l’espérance en allant vers Dieu le Père. Communiquer cette espérance, c’est faire découvrir que Dieu est Dieu même au cœur de ta non-espérance. L’espérance vraie, c’est découvrir que Dieu est vivant au cœur de ton enfer.

Au lieu de baisser les bras comme prêtres, dire plutôt : « Dans ces domaines-là, Jésus est présent. » Pour ce faire, allez vers Dieu le Père, alors nous pourrons dire à ces personnes une parole d’espérance. Ne donnons pas aux autres des paroles vides, mais l’espérance en disant, au cœur de son enfer : « Dieu est présent. » Les désespérés ont le droit de rencontrer un regard de prêtre trouvé dans l’Eucharistie.

Même si je suis ignorant, pécheur, faible, je peux rencontrer Dieu et transmettre ce regard. Le monde en a besoin.

Il est bon de célébrer la messe avec un cœur écrasé, plein de souffrances. C’est merveilleux de célébrer ainsi, cela vaut mieux qu’avec un cœur superficiel. Nous pourrons quand même célébrer avec le sourire et nous verrons la vie des autres changer. C’est un merveilleux apostolat parce qu’il est fait en cachette. Tu le sais, Dieu le sait, point !

Peut-être que je me dis que je n’ai pas de charisme. Alors, si c’est le cas, dire à Dieu : « Seigneur, donne-moi toutes les souffrances des personnes que je rencontrerai aujourd’hui. » Cela touchera les cœurs des gens que nous rencontrerons un jour au paradis. Et cela est une grande consolation pour nous aujourd’hui.

Nous avons des besoins personnels et nous nous demandons que faire avec. Nous avons à nous tourner vers la Vierge qui est vivante. Redécouvrons-la comme femme, mère, sœur et non comme une déesse éloignée. Marie est ma femme, ma mère, ma sœur.

Sur la colline des apparitions, nous allons épouser la Vierge Marie qui sera alors notre « tout ».

C’est concret. Nous allons sentir Marie qui nous éteindra, sera notre unique soutien. Nous allons sentir ses bras autour de nous. Soyons concrets avec Marie. Disons à la Vierge : « Je te choisis comme femme unique, comme la première femme dans ma vie et je veux voir si ça marche, Marie ».

Marie, dans son dernier message, nous dit : « Si vous priez, vous serez miens ».

Si notre solitude nous fait mal, disons avec courage : « Je veux la Vierge. » Alors, ma solitude se vivra différemment dans mon cœur.

Parlons un langage d’amour avec la Vierge. Prenons l’exemple de saint Bernard qui parlait avec le crucifix et la Vierge.

Avec Marie, nous allons vivre un amour qui comprend à la fois l’intelligence et le cœur : « Tu es ma femme et je t’aime. » Répéter cette phrase souvent et sans cesse. Et quand nous aurons besoin d’un geste affectueux, disons cette phrase et nous serons éduqués dans l’amour.

Dans le cœur de Marie, il y a le cœur de tous ceux qu’il y a dans ton cœur de père ! Rejetons les mauvaises amitiés parce que nous nous rencontrons tous dans le cœur de Marie.

 

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