Aux Sources de Medjugorje — Chapitre VII

Les voyants aujourd’hui

Daria Klanac, Aux Sources de Medjugorje, Éditions Sciences et Culture, Montréal, 2014, 3e éd. (1re éd. 1998, ISBN 2-89092-240-5), chapitre vii, pages 61 à 66.
 

 

[p. 61] 

 

Les voyants aujourd’hui

Gospa, Kraljica mira.

 

[p. 62] 

Ivanka Ivanković-Elez[7]

Elle a connu des apparitions quotidiennes jusqu’au 7 mai 1985. Depuis, elle a une rencontre avec Gospa le jour de l’anniversaire des apparitions, soit le 25 juin de chaque année. Ivanka Ivanković-Elez est mère de trois enfants. Elle vit dans le hameau de Miletina dans la paroisse de Medjugorje. Tout à fait retirée, elle se consacre entièrement aux soins de sa famille. Elle rencontre rarement les pèlerins.

Depuis tant d’années, Ivanka continue d’affirmer que c’est Gospa qui la comprend et l’accepte le mieux. Elle se dit très heureuse et très comblée lors de ses rencontres annuelles avec Gospa. Le plus important, c’est de prier beaucoup, lui dit Gospa chaque fois. Témoin direct de sa bonté et de sa douceur, Ivanka nous dira avec beaucoup d’amour et d’éclat dans les yeux : « Personne n’est comme elle ».

Mirjana Dragićević-Soldo

Elle est mère de deux enfants. Les apparitions quotidiennes ont cessé pour elle le 25 décembre 1982. La Vierge lui a alors promis qu’elle lui apparaîtrait une fois l’an, le jour de son anniversaire de naissance, le 18 mars. Une fois par mois, Mirjana prie avec Gospa pour les incroyants, c’est-à-dire pour tous ceux qui n’ont pas encore connu l’amour de Dieu. Elle vit à Bijakovići, dans la paroisse de Medjugorje. Elle accepte parfois des rencontres avec les pèlerins.

« Si la Vierge avait tenu compte des jugements émis sur moi, elle ne m’aurait pas choisie », affirme Mirjana. En reconnaissance envers « la plus chère des mères », elle parle à tous de son amour. Mirjana n’a plus peur de l’avenir. « Si nous avons la foi en Dieu, nous pouvons avoir foi en l’avenir. Ces deux affirmations vont toujours ensemble : la foi en Dieu et l’espérance d’un monde meilleur. » (Glas Mira, décembre 1993)

[p. 63]Vicka Ivanković-Mijatović

Elle affirme toujours avoir des apparitions quotidiennes. Elle est mariée et mère de deux enfants. Vicka est à la disposition des pèlerins auxquels, inlassablement, elle transmet les messages de Gospa. Elle participe activement à la vie et à l’œuvre de la Communauté du Cénacle établie à Medjugorje même. Cette communauté, dirigée par Sœur Elvira, s’occupe de la réhabilitation des drogués.

« Je sais que je ne suis pas parfaite et que je ne suis pas digne que la Vierge m’apparaisse, nous dit Vicka. C’est pourquoi, jusqu’à ce que je puisse tenir sur mes jambes, je vais accueillir les pèlerins et leur transmettre les messages avec tout mon cœur. » Vicka est joyeuse, souriante malgré tant d’épreuves qui l’accompagnent toujours. La croix sur le Mont Križevac, qu’elle contemple du balcon de sa maison, l’attire irrésistiblement. Elle y monte souvent pour prier.

Marija Pavlović-Lunetti

Elle est mère de quatre garçons. Depuis le 25 juin 1981 jusqu’à ce jour, elle a des apparitions quotidiennes. Le vingt-cinq de chaque mois, Marija transmet le message de Gospa destiné à la paroisse de Medjugorje. Elle vit la plupart du temps en Italie mais se rend souvent à Medjugorje. Où qu’elle se trouve, Marija prie avec les pèlerins ou avec des groupes de prière, aux intentions de Gospa.

« Gospa nous demande de vivre ses messages plutôt que d’en parler », nous dit Marija. Le plus difficile pour Marija est de supporter les appareils photo dirigés sur elle alors qu’elle ne le désire aucunement et même qu’elle le refuse. Elle se considère en effet comme un simple instrument de Gospa et pense que chacun de nous peut l’être, car Dieu nous aime tous. Marija continue d’être amoureuse de Jésus-Christ. Elle nous invite à porter avec Lui sa croix pour le salut des hommes et la paix dans le monde.

[p. 64]Ivan Dragićević

Il est marié et père de quatre enfants. Ivan affirme voir la Vierge tous les jours. Craintif et réservé au début, Ivan a acquis de l’assurance et la confiance en lui-même; il est devenu un véritable ambassadeur de Gospa à travers le monde. Il est particulièrement préoccupé par le problème des jeunes et, en conséquence, par la problématique familiale. Avec son groupe de prière, il continue de prier aux intentions de la Vierge.

« La grâce que j’ai reçue ne peut aucunement être une routine, car voir et écouter notre Mère du ciel deviendrait ennuyeux; mais c’est impossible, car la rencontre avec elle n’est jamais pareille. Chaque apparition éveille en moi de nouveaux désirs de prier et servir l’Évangile. » (Glas Mira, juin 1994)

Jakov Čolo

Jakov affirme avoir eu des apparitions quotidiennes du 25 juin 1981 au 12 septembre 1998. Marié et père de trois enfants, il vit à Bijakovići, paroisse de Medjugorje. Jakov prend soin de sa jeune famille et considère que dans le mariage on peut aussi se consacrer à Dieu. Il rencontre occasionnellement les pèlerins. « C’est moi qui avais le moins espéré que la Vierge puisse m’apparaître, a-t-il déclaré; on me voyait à peine mais moi je la voyais. » Il dira plus tard que la Vierge a remplacé son père et sa mère, décédés alors qu’il était encore jeune.

« La Vierge nous dit : “Vous allez tout comprendre dans la prière.” Ainsi, j’ai compris que ma voie, c’était de fonder une famille. J’en suis heureux. J’ai Dieu et j’ai une famille. Je n’ai besoin de rien d’autre. » (Glas Mira, février 1996)

 

 

 

[p. 65]Au cours des premières années des apparitions, plusieurs équipes de médecins, psychologues et scientifiques, ont complété de nombreux tests sur les enfants et ont présenté un rapport sur leur santé mentale, psychologique et physique. (Prof. Henri Joyeux, Abbé René Laurentin, Études médicales et scientifiques sur les apparitions de Medjugorje, Éditions de l’O.E.I.L., 1985)

J’aimerais mentionner ici, parmi d’autres, le travail du Père Yvon St-Arnaud, omi, psychologue et professeur à l’Université Saint-Paul d’Ottawa au Canada. En 1988, ce psychothérapeute de renommée internationale a passé plusieurs jours en compagnie des voyants. Il a publié le résultat de ses recherches dans une étude où il donne son appréciation. Il a tiré des conclusions sur la santé mentale des voyants et leur maturité. Il a fait usage de nombreux tests et examiné chacun des voyants à la lumière de critères spécifiques capables d’apprécier l’équilibre chez une personne. Il concluait en affirmant que les voyants sont ouverts, spontanés, débrouillards, intelligents et authentiques. Ils ont le sens de l’humour et ils sont réalistes. Positifs, leur raisonnement est sain mais leur imagination peu développée. Ils démontrent de l’ouverture envers les gens et leur entourage. Ils manifestent une compréhension saine de l’usage de la liberté humaine face à l’appel de Dieu et la soumission à sa sainte volonté. Ils savent reconnaître leurs propres limites et avouent leurs défauts, conscients qu’ils doivent travailler à s’améliorer. Ils accordent la priorité à la prière communautaire. Ils sont capables de faire la différence entre la piété individuelle et l’expérience de la vision. Confiants en Dieu, ils peuvent intégrer sans conflit leur expérience religieuse à la vie quotidienne. (Rencontres avec les voyants de Medjugorje, 1988)

En observant le cheminement spirituel des voyants et leur croissance, on peut constater que quelqu’un d’invisible a guidé ces enfants et les a aimés tels qu’ils étaient. Malgré tant d’épreuves, allant jusqu’à la persécution, ils sont restés fidèles à l’Église, et sont devenus les enfants de Marie, les amis de Jésus et les amoureux de Dieu. Cela n’empêche pas des erreurs et des faiblesses dont ils sont eux-mêmes bien conscients.

Plus de 30 ans après le début des apparitions, les voyants affirment toujours la même chose. Ils n’ont jamais renié leurs premières déclarations. Cependant, tous leurs désirs personnels ne se sont pas réalisés, entre autres celui de se consacrer exclusivement au Seigneur. J’en ai discuté avec eux. Leur discernement et leur expérience de vie m’ont persuadée de la justesse de leur décision finale. Tous ont opté pour le mariage. Ils sont les seuls à bien connaître les raisons qui les ont poussés à faire ce choix de vie et donnent l’impression d’être heureux dans cet état. Pour eux, le sacrement de mariage est une grande et sainte responsabilité.

[p. 66]Autant que le temps le leur permet, ils vivent harmonieusement leur expérience des apparitions et la mission de transmettre les messages avec leurs obligations familiales.

La Bienheureuse entre toutes les femmes est une bénédiction pour notre temps.

Si nous croyons au dogme de l’Assomption de Marie, à la résurrection de la chair, à la vie éternelle, alors, les apparitions de Marie à Medjugorje, d’après ce que les enfants voient, décrivent, expérimentent et vivent, ne vont pas à l’encontre de notre Credo.
 

 

7. En caractère italique : le nom du mari. [↩]

 

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