Medjugorje : le témoignage des prêtres

17. Prier et parler avec le cœur

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Témoignages de prêtres canadiens francophones venant de 13 diocèses à travers le Canada (deux en Saskatchewan, un au Nouveau-Brunswick et dix au Québec). Ils ont séjourné à Medjugorje du 17 au 26 janvier 1991 et les témoignages ont été recueillis dans la soirée du 23 janvier à la pension de Grgo Vasilj, père de Jelena, l’une des deux jeunes filles ayant des locutions intérieures.

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17. Prier et parler avec le cœur

Vous le savez, je suis le prêtre à la canne blanche… Quand on a rencontré Ivan la première journée, il a dit : « Je suis plus à l’aise pour parler avec la Sainte Vierge que de parler avec vous. »… Je me sentais un peu comme cela pendant que les autres parlaient… J’écoutais. Je suis un gars bien ordinaire. J’avais décidé de ne pas vous parler de mon handicap. Vous savez, nous autres, on a honte de parler de nos misères. Mais à la réflexion, je vais vous en parler, car ce n’est pas une maladie : ce qui me fait peur, c’est l’orgueil spirituel dont parlait le père Slavko et ça me guette comme prêtre. 

Je me disais : si j’en parle, j’ai l’air du gars qui fait un peu pitié, si je n’en parle pas j’ai l’air du gars qui crâne… Vous savez, on est toujours mal pris et piégé. 

On a beaucoup dit depuis qu’on est ici qu’il faut prier avec le cœur et je pense qu’il faut parler aussi avec le cœur. C’est la première fois que je viens à Medjugorje et si je suis venu ici, c’est parce que quelqu’un a servi d’instrument à la Vierge Marie pour que je vienne. Ça fait très longtemps que la Vierge prépare le terrain pour que je vienne ici. Il y a quelques jours, j’ai lu une petite réflexion de Pierre Theillard de Chardin qui disait que quand vous enlevez un petit peu les apparences sensibles, vous comprenez que tout est divin autour de nous. 

Ce qui m’a impressionné le plus et ce qui m’a fait le plus de bien, c’est la fraternité entre prêtres. Quand je parle de fraternité, je ne parle pas simplement parce que vous avez été délicats avec moi, que tous vous m’avez aidé, chacun à votre manière. 

Par la force des circonstances, je vis seul par rapport au clergé et ce n’est pas la faute des prêtres. Je suis du diocèse de Montréal, alors vous allez comprendre un peu. J’ai tellement vécu d’événements difficiles, que j’en suis venu à désirer ne plus faire partie du clergé, mais tout en restant prêtre. J’avais une telle agressivité que j’avais développé une allergie au diocèse ! Ce n’est pas aujourd’hui que cela a commencé, mais bien avant que j’arrive. Je suis un peu comme une bombe à retardement. 

Il faut faire en sorte que nos chrétiens aient l’ouverture à l’autre, un service à l’autre. On fait des projets on cherche… on cherche… on cherche… Mais nos familles ne prient plus. Je demande aux femmes si elles prient avec leur mari… « Non, je suis trop gênée. » Et les hommes disent : « De temps en temps oui, j’invite ma femme. »

Si déjà à l’intérieur du conseil de pastorale, on réussissait à faire en sorte qu’on prie un petit peu plus dans nos foyers. Qu’on prie déjà le chapelet. 

Dans une semaine, quand je vais revoir les gens de la paroisse et qu’ils me demanderont : « Alors, avez-vous aimé ce pèlerinage ? », je serai heureux de leur dire combien nous avons été choyés. 

Depuis quatre ans, je fréquente Solitude Myriam. J’aime bien cette famille spirituelle qui m’aide à mieux vivre avec Jésus dans mon Église. Mais j’ai aussi besoin de rencontrer d’autres chrétiens. 

 

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