Aux Sources de Medjugorje — Avec Notre Dame vers la culture de la paix

La “volubile” mère du Verbe

Daria Klanac, Aux Sources de Medjugorje, Éditions Sciences et Culture, Montréal, 2014, 3e éd. (1re éd. 1998, ISBN 2-89092-240-5), chapitre ix, pages 193 à 222.
 

 

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La « volubile » mère du Verbe

La mère du Verbe n’a dit que quelques mots dans tout l’Évangile. En fait, avait-elle besoin de parler davantage en vivant au côté du Fils qui est la Parole de Vie ? Et que dire en présence du Dieu Incarné, sinon vivre cette grâce dans le silence, la contemplation, l’adoration, l’amour et le dévouement. La valeur de l’attitude de Marie se trouve précisément dans le fait qu’elle a tout gardé dans son cœur. Dès l’instant de l’Annonciation, toute sa vie ne fut qu’adoration perpétuelle et louange à Dieu : « Mon âme exalte le Seigneur. » (Lc 1, 46)

[p. 205]Nous nous demandons maintenant, et avec raison, comment il se fait que cette Femme discrète, qui a passé toute sa vie en silence, se montre si volubile à Medjugorje et ne cesse de nous répéter la même chose depuis des années déjà. Elle devrait savoir que nous nous nourrissons quotidiennement de nouvelles fraîches, celles d’hier sont déjà jetées à la récupération. Elle devrait savoir que les méthodes d’enseignement changent au rythme effréné du temps. Elle devrait savoir que nous en avons assez de ce Dieu unique et lointain. Il est remplacé par les idoles de nos écrans dans les rôles fantastiques de super hommes, et de super femmes qui sont entrés dans nos maisons pour s’y installer. Enfin, elle devrait savoir que le ciel et la terre sont des notions en opposition, des mondes infiniment éloignés l’un de l’autre.

Heureusement que Marie sait tout cela. Heureusement, Seigneur, que tu la laisses nous parler aussi longtemps. Au moment de sa conception, l’Esprit-Saint l’a inondée de tous ses dons. Obéissante dans son âme, son corps, son cœur, elle a humblement prononcé ces paroles magnanimes : « Je suis la servante du Seigneur, qu’il m’advienne selon ta parole. » (Lc 11, 33) Pour cela, Dieu l’a élevée au-dessus de toutes les créatures. Il a fait d’elle sa corédemptrice. Elle est devenue la Grande Dame, Notre Dame.

La Vierge vient à Medjugorje pour nous. Soucieuse, elle nous cherche et appelle chacun et chacune de nous par son nom; elle veut nous amener à la Maison du Père. Par son invitation répétée, elle a retrouvé tant d’enfants perdus, redonné si constamment naissance à Jésus dans les cœurs que je ne puis plus douter de son action manifeste à Medjugorje. C’est pourquoi, à Medjugorje, tout au long de l’année résonnent des cantiques de Noël : Venite adoremus — La paix sur la terre. Entourée de ses enfants, elle investit tout son amour dans leur formation. Elle nous dévoile son secret du bonheur : « Faites tout ce qu’il vous dira. » (Jn 2, 5), et vous ne manquerez de rien à la table abondante du Seigneur.

En relisant l’Évangile, à la recherche des pages qui parlent de Marie, j’ai découvert à Medjugorje la présence de cette même Mère de Jésus qui intercède pour nous, comme aux noces de Cana. Elle est en tout point semblable à celle dont nous parlent les évangélistes.

L’être humain peut être un inconnu pour lui-même, mais pas pour Dieu. C’est pourquoi celui qui ne connaît pas Dieu ignore sa propre identité. C’est pour nous faire découvrir Dieu dans toute sa vérité et toute sa richesse que Marie, Reine du ciel et de la terre, est présentement parmi nous.

Montréal, octobre 1989

 

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