Aux Sources de Medjugorje — Transcription des audiocassettes

Le père Jozo Zovko interroge Vicka Ivanković dans la matinée du 28 juin 1981

Daria Klanac, Aux Sources de Medjugorje, Éditions Sciences et Culture, Montréal, 2014, 3e éd. (1re éd. 1998, ISBN 2-89092-240-5), chapitre viii, page 100d.

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[p. 100d]

 
Le père Jozo Zovko interroge Vicka Ivanković dans la matinée du 28 juin 1981
 

 

Original croate

Archives paroissiales de Medjugorje.
Transcription de Daria Klanac
révisée et corrigée en juillet 2014.

 

Traduction française
de Daria Klanac

Traduction révisée et corrigée en juillet 2014.

 

 

Fra Jozo Zovko ispituje Vicku Ivanković, 28.6.81. prije podne.

Dans la matinée du 28 juin 1981, le père Jozo Zovko interroge Vicka Ivanković (16 ans).

 

Fra Jozo : Nisam ja s tobom prije razgovarao. Ti si Vida ?

Père Jozo : Je n’ai pas parlé avec toi auparavant, tu es Vicka ?

 

Vicka : Ivanković.

Vicka : Ivanković.

 

Fra Jozo : A kaži mi u koji razred ideš, Vida ?

Père Jozo : Dis-moi, en quelle année es-tu Vicka ?

 

Vicka : Prvi tekstilni tehničar Mostar.

Vicka : Première année Technique de textile à Mostar.

 

Fra Jozo : A kaži mi ovo, molim te, je si li prošla ?

Père Jozo : Et dis-moi ceci, s’il te plaît, as-tu réussi ton année ?

 

Vicka : Nisam. Imam jednu jedinicu iz matematike na popravni.

Vicka : Non. J’ai un examen de rattrapage en mathématiques.

 

Fra Jozo : Ma molim te ! A kaži mi što misliš hoćeš li popraviti ?

Père Jozo : Alors, dis-moi, penses-tu le réussir ?

 

Vicka : A hoću, ja mislim. Ja mislim da oću. Nastojat ću pa…

Vicka : Oui. Je pense que oui. Je vais essayer, puis…

 

Fra Jozo : A je si li sinoć vidila Gospu ?

Père Jozo : As-tu vu Gospa, hier soir ?

 

Vicka : Jesam.

Vicka : Oui.

 

Fra Jozo : Je li veća od tebe ?

Père Jozo : Est-elle plus grande que toi ?

 

Vicka : Jest.

Vicka : Oui.

 

Fra Jozo : Kakva je.

Père Jozo : Comment est-elle ?

 

Vicka : Oblik ?

Vicka : Son aspect ?

 

Fra Jozo : Ja.

Père Jozo : Oui.

 

Vicka : Vako, mi kad gledamo ima vako voliko kad lebdi ono od nas gori u zraku. Ima na sebi sivu haljinu, plave oči, bijeli veo. Doli nema ništa.

Vicka : Comme ça. Quand nous regardons, nous la voyons suspendue dans l’air comme ça. Elle porte une robe grise, ses yeux sont bleus, elle a un voile blanc. En bas, il n’y a rien.

 

Fra Jozo : Je li lijepa ?

Père Jozo : Est-elle belle ?

 

Vicka : Jest. Lijepa eto, ne bi joj dao dvadeset godina. Mlada je stvarno.

Vicka : Oui. Belle. On ne lui donnerait pas 20 ans. Elle est vraiment jeune.

 

Fra Jozo : A kaži mi kako znaš da će se pojavit ili da je vidiš ? Kako je možeš vidjeti kad je drugi ne vide.

Père Jozo : Mais dis-moi, comment sais-tu qu’elle apparaîtra, que tu vas la voir ? Comment peux-tu la voir, si les autres ne la voient pas ?

 

Vicka : Ali ja je mogu vidjeti. Mi kad je gledamo, nama se odjednom ukaže jedno svijetlo. To je znak da će nam doć sigurno. Mislim kad mi gledamo… Onda mi opet gledamo najviše se tri puta ukaže svijetlo. Onda kad bude treći put, onda mi iđemo gori. I onda narod sve oda, gužva, stalno bude sve al mi znamo gdje ćemo, ona nam govori gdje staje prid nas. Osjećamo.

Vicka : Mais moi je peux la voir. Nous, quand nous regardons, soudainement, une lumière nous apparaît. C’est le signe qu’elle va sûrement venir. Je veux dire, quand nous regardons… Alors nous regardons de nouveau et la lumière apparaît trois fois au plus. Après la troisième fois, c’est alors que nous montons. Alors, les gens marchent, se pressent autour de nous, mais nous savons où aller car elle nous le dit, nous le sentons, elle s’arrête devant nous.

 

Fra Jozo : Kako, šta osjećaš ?

Père Jozo : Comment ? Qu’est-ce que tu ressens ?

 

Vicka : Vako, neki mir. Stalno drago u meni nešto budi se. Stvarno ko da joj ja pričam. Ja ne pričam sa njom. A isto kad mislim da ću pričat sa njom ko da se u meni odgovara. Sad ću ja njoj govorit to gori kad dođemo do nje.

Vicka : Comme ça, une certaine paix, quelque chose d’agréable monte constamment en moi, comme si je lui parlais vraiment. Je ne lui parle pas, mais juste d’y penser, quelque chose répond en moi. Maintenant, je vais lui parler en haut, lorsque nous serons en sa présence.

 

Fra Jozo : I kad dođeš gori ? Kad si došla sinoć gore do nje ?

Père Jozo : Et lorsque tu arrives en haut ? Quand es-tu arrivée en haut, hier soir, devant elle ?

 

Vicka : I najprvo kad smo došle gore, izmolili sedam Očenaša, sedam Zdravo Marija i sedam Slava Ocu. I odjednom ona se pojavila. I ono narod sve gazi. I onda znaš, mi kad smo to izmolili, došli do pola, nestade, ode. Nije više oni. I mi sad opet molimo će se vratiti da vidimo. I molili mi i molili o ona se opet vratila. I pitali je mi vako nešto zašto je ona, zašto se ovaj narod voliki iskupio. Nešto da im kaže. Ako nemore ona da im kaže, da nama rekne. mi ćemo reć. Ona kaže. Zato oni ko vjeruje da sam, koji ne vidi, neka svak vjeruje kao da je vidi. Nek svak misli da je vidi isto.

Vicka : Tout d’abord, dès que nous sommes arrivés, nous avons récité sept « Notre Père », sept « Je vous salue, Marie » et sept « Gloire au Père ». Et tout à coup, elle est arrivée. Mais les gens marchaient sur [son voile]. Et alors, sais-tu, au milieu de notre prière, elle est partie. Elle n’était plus là. Nous priions de nouveau pour qu’elle revienne, pour qu’on la voie. Nous avons prié, prié, et elle est revenue. Nous l’avons interrogée sur sa visite : Pourquoi tous ces gens-là se rassemblent-ils ? Et si elle pouvait leur dire quelque chose, si elle ne peut pas leur dire à eux, de nous le dire à nous, et nous leur transmettrons. Elle a dit que tous ceux qui croient et qui ne voient pas, qu’ils croient comme s’ils la voyaient. Que chacun croie comme s’il la voyait. »

 

Fra Jozo : Tako govori ona.

Père Jozo : Elle parlait ainsi ?

 

Vicka : Tako govori.

Vicka : Oui, ainsi.

 

Fra Jozo : A čuješ li ti da govori ona ?

Père Jozo : Entends-tu quand elle parle ?

 

Vicka : Čujem ja sve.

Vicka : J’entends tout.

 

Fra Jozo : A otvara li usta, vidiš li ?

Père Jozo : Est-ce qu’elle ouvre la bouche, la vois-tu ?

 

Vicka : Otvara sve ono polako. Nije kao što mi. Ono sve polako kao da pjeva. Ono sve. Tako ona otvara. Onda vi ste pitali, nama je reko fra Zrinko, da mi upitamo za vas, šta bi ona rekla na primjer svećenicima nešto. Ona je rekla da čvrsto vjeruju i da svoje vjere nikom nedaju. Onda svak o tome govori : « Pitajte nešto, pitajte. » Ko da je lako pitat oni. Ona tamo gura onoga, ona šakom udara, ono ko gužva. I sad pitajte kako joj je ime. Ima više onih. Da vidimo što će nam reć. Mi pitamo. Baš pitala Mirjana : « Kako se zoveš ? ». Ona kaže : « Ja sam Blažena Djevica Marija », ona je rekla. Mi tu sve slušamo i ovaj mali Ivan nije bio sa nama. On je osta kod kuće. Pošto su nas gori vozili u ambulantu k doktoru, on je njega dovezao kasnije tetak, a mi smo došli sa nekim autom, doveza nas. Nismo tili da nas oni voda bolnička kola. I mi došli amo kući. Nije mu dala mater, ćaća, da iđe gore. Misle oni da laže on. Misle ako je to laž što će se s tim igrat. I nisu mu oni dali da izlazi nikako iz kuće. I kad je on došao kući, zvala stalno Gospa. Gospa zove, mislim : « Di je oni dječak ? »

Vicka : Elle l’ouvre tout lentement, pas comme nous autres, tout doucement comme si elle chantait. C’est comme cela qu’elle l’ouvre. Puis vous avez demandé, père Zrinko nous a dit de lui demander pour vous si elle avait à dire quelque chose aux prêtres, par exemple. Elle a dit de croire fermement et de sauvegarder la foi. Alors tout le monde nous disait : « Demandez ceci, demandez cela. » Comme si c’était facile de demander. L’un poussait l’autre en jouant des coudes, c’était une vraie cohue ! Et maintenant, demandez-lui quel est son nom. Elle en a plusieurs. On va voir ce qu’elle allait nous dire. Nous lui demandons, c’est en fait Mirjana qui a posé [la question]. « Comment t’appelles-tu ? » Elle répond : « Je suis la Bienheureuse Vierge Marie. » Elle l’a dit. Nous l’avons entendue, mais le jeune Ivan n’était pas avec nous. Il est resté à la maison. Comme on nous avait amené à la clinique chez le médecin, il est revenu plus tard avec son oncle, et nous, nous avons pris une auto pour revenir. Nous n’avons pas voulu monter en ambulance. Nous sommes revenus à la maison. Son père et sa mère ne l’ont pas laissé aller en haut [sur la colline]. Ils pensaient qu’il mentait. Ils pensaient que si c’est un mensonge, il ne faut pas jouer avec cela. Ils ne l’ont même pas laissé sortir de la maison. Lorsqu’il est arrivé à la maison, Gospa l’a appelé constamment. Gospa l’a appelé en disant : « Où est ce garçon ? »

 

Fra Jozo : A kaže mu ime ?

Père Jozo : Est-ce qu’elle a dit son nom ?

 

Vicka : Ništa nema imena. Samo ona pita : « Gdje je onaj dječak. » I kad je ona to zvala on nama sve govori kako njega uhvatili grčevi u stomaku, na nogam. Nije nikako moga se ustat.

Vicka : Non, pas son nom. Elle demandait seulement : « Où est ce garçon ? » Pendant qu’elle l’appelait, il nous a raconté que lui, au même moment, avait des crampes à l’estomac et aux jambes. Il ne pouvait pas se lever.

 

Fra Jozo : Ivan ?

Père Jozo : Ivan ?

 

Vicka : Ja. I kad se odjednom se skočio. Pošo tamo. Kaže materi i ćaći : « Ja iđem, ja ću nju vidit », on je rekao. I on izašao iz kuće oni za njim i on tamo došo je i na put, kaže, i na putu, kaže, evo, džaba vam je, ja opet vidim. I kako god je nama otišla, otišla je i njemu. I on bio dolje a mi gore, kod nje on dolje.

Vicka : Oui. Et soudainement, il saute, il sort en disant à sa mère et à son père : « Je m’en vais, je veux la voir. » Ils l’ont suivi, quand il a quitté la maison, en arrivant sur le chemin, il leur a dit : « Voilà ! vous n’y pouvez rien, je la vois de nouveau. » Elle lui est apparue comme à nous. Il était en bas et nous en haut. Il était en bas avec elle.

 

Fra Jozo : A koliko ste bili razmaka ?

Père Jozo : À quelle distance [de lui] étiez-vous ?

 

Vicka : Ivan i mi bili smo jedno četrdeset pet minuta oni.

Vicka : Ivan et nous, nous étions à environ 45 minutes de distance.

 

Fra Jozo : Ne razmaka, kilometara. Dva ?

Père Jozo : Non, pas dans le temps, mais en kilomètres. Deux ?

 

Vicka : Možda dva kilometara, tako.

Vicka : Peut-être deux kilomètres, quelque chose comme cela.

 

Fra Jozo : A on je vidio kad i vi, i kad je otišla i njemu je otišla.

Père Jozo : Et lui aussi, il l’a vue en même temps que vous ? Et lorsqu’elle est partie, elle l’a quitté lui aussi ?

 

Vicka : Isto je otišla. I kad je prvi put došla, ono je jednom nestala i drugi put isto i mi kažemo ako bude i treći put došla, ona će nam sigurno nešto reć. Na primjer : « Idite u miru Božjem », i to. I mi došli, kažemo, Mirjana baš kaže : « Gospa moja, govore nam oni da smo drogeraši, da imamo padavicu, bolest i to ». Mi sve govorimo šta nas brige. Ona kaže : « Ma pustite vi narod nek priča, u svijetu ima uvijek nepravde i bit će ». kaže : « Nemojte vi njima ništa vjerovat ». I mi rekli tako Marinku. Što god smo mi god govorili, ona nam odgovarala. Marinko je svima na glas govorio, svakom, svak čuje šta govori. Mislim, da ne bi netko kasnije nas to pita, nego što mi čujemo, mi njemu. On cilom narodu, svakom kaže to. Mi kad smo došli ono treći put. Mi polazimo stvarno. Ona pušta oni veo i polako odlazi, znaš. Vidiš ti sve, diže se ona. Tu nju vidiš isto kako sad…

Vicka : Ainsi elle est partie. Elle est venue une première fois et elle a disparu. De même, une deuxième fois, et nous nous disions, si elle revient une troisième fois, elle va sûrement nous dire quelque chose comme par exemple : « Allez dans la paix de Dieu ». En arrivant, nous lui avions dit, c’est Mirjana qui a dit : « Ma Gospa, ils nous disent que nous sommes drogués, des épileptiques, des malades, ou ceci ou cela ». Nous leur disons que cela ne nous fait rien. Elle a répondu : « Laissez les gens parler, il y a et il y aura toujours de l’injustice dans le monde. » Elle ajoutait : « N’en croyez rien. » Nous l’avons transmis à Marinko. Elle répondait à toutes nos questions. Marinko répétait à haute voix, à tous, pour que chacun entende ce qu’elle disait, pour qu’après on ne nous le demande plus. Ce que nous entendons, nous le lui disons et lui, le redit à tous et à chacun. Après la troisième fois, nous étions sur le point de partir. Elle s’en allait tout doucement en laissant traîner son voile, on la voit, elle monte, on la voit là, de la même façon comme maintenant…

 

Fra Jozo : A možeš je uhvatit za veo ?

Père Jozo : Peux-tu la prendre par son voile ?

 

Vicka : Ma mi nju hvatamo za haljinu i to ali nama vako nekako kao da ruke lipe se ko oni odvajaju se odma, nekako tako, kliza se. Nikako neda se da mogu uhvatit ko ja za svoje pantale. Nemore. Nego to je stvarno nešto uhvatiš vako i ode doli i mi treći put…

Vicka : Nous touchons sa robe mais nos mains à la fois collaient et décollaient aussitôt et cela glissait. Il n’était pas possible de la prendre comme je peux le faire pour mes pantalons. Impossible ! Mais c’est vraiment comme si tu attrapes et ça file. Et nous, la troisième fois…

 

Fra Jozo : Pa bude li po zemlji taj veo ?

Père Jozo : Est-ce que le voile traîne par terre ?

 

Vicka : Je. Ja sam vidila vako dovle veo sa zada, znaš, a mi smo ovako bili sve sa strane.

Vicka : Oui. J’ai vu ce voile de dos car, tu sais, et nous étions comme cela de côté.

 

Fra Jozo : Je li mogao iko zgazit na to kad ljudi se tiskaju ?

Père Jozo : Lorsque les gens se tassaient, est-ce que quelqu’un pouvait marcher dessus ?

 

Vicka : Jest. Na haljinu, mogao na haljinu. Jest.

Vicka : Oui, sur sa robe. Sur sa robe ils pouvaient, oui.

 

Fra Jozo : Pa jesu li gazili ?

Père Jozo : Et marchaient-ils dessus ?

 

Vicka : Pa kako su oni gazili, ona je nestajala. Onda kad je Marinko došao, on je svrnio sav od sebe taj narod rekao im : « Ne gazite, narode, odmaknite se, čut ćete i vi. Ako ne vidite, čut ćete barem što se govori ovdje. » I mi po treći put kad je bilo…

Vicka : Mais quand ils marchaient dessus, elle disparaissait. Alors Marinko est arrivé et il a fait reculer tout ce monde en disant : « Ne marchez pas dessus, les gens ! Poussez-vous ! Vous allez entendre vous aussi ! Si vous ne voyez pas, vous allez au moins entendre ce qui se dit ici. » Et nous, quand c’était pour la troisième fois…

 

Fra Jozo : Pa zar vi možete čut što Marinko govori tada ?

Père Jozo : Mais est-ce que vous pouvez entendre ce que dit Marinko à ce moment-là ?

 

Vicka : A ne čujemo mi ništa, samo mi vidimo njih di on njih gura. Onda on nama kasnije reče, šta je on njima govorio kad mi dođemo kući, kako su oni odmicali i to. Mi samo vidimo, na primjer, mi vidimo sad Gospu, a mi da nama neko nešto govori, to mi ništa ne čujemo. Samo mi nju vidimo. I dokle god ona ne ode, ništa ne vidimo dokle god ona ne ode. Kad ode, onda opet malo drugačije vidiš. Nekog vidiš, nekog ne vidiš i onda ode. I treći put kad je bilo ona nama kaže, polazi ona i sve : « Idite u miru Božjemu », rekne nam.

Vicka : Non, nous, nous n’entendons rien. Mais nous voyons qu’il éloigne les gens. Ensuite, de retour à la maison, il nous répète tout ce qu’il leur disait, comment il les repoussait, etc. Nous voyons, par exemple, seulement, nous voyons Gospa ainsi, et si quelqu’un nous parle, nous n’entendons rien. Nous la voyons seulement. Jusqu’à son départ, nous ne voyons rien. Nous ne voyons rien jusqu’à ce qu’elle s’en aille. Lorsqu’elle nous quitte, nous voyons un peu différemment. On voit plus au moins les uns, les autres. Puis, elle part. La troisième fois, elle nous a dit en partant : « Allez dans la paix de Dieu ».

 

Fra Jozo : A zašto se u dračama gore, zašto se u crkvi ne ukaže ? Hoćeš je pitat večeras, ajde, upitaj to molim te ?

Père Jozo : Et pourquoi apparaît-elle dans les ronces ? Pourquoi pas dans l’église ? Veux-tu le lui demander ce soir ? Vas-y, demande-lui, s’il te plaît.

 

Vicka : Ja ću pitat.

Vicka : Je vais lui demander.

 

Fra Jozo : Lakše bi narodu doć u crkvu.

Père Jozo : Cela serait plus facile pour les gens d’aller à l’église.

 

Vicka : Pa bi, ali ona je stalno, ukaže se tu, ima tu jedna drača. Vako tu su dvi drače i s jedne strane još jedna drača, a ovdje u sredini ima jedna ko mala vlaka, ledina i u toj travi bijeloj ukaže se. i mi vidimo sve ono kad ona dolazi. to nam osvjetli nešto. I kad polazi uvijek neku svjetlost ostavi za sobom sve. I puno to naroda ugleda tu svjetlost. Ne vidimo je samo mi, mislim mi, nego stvarno osjeti svak tu svjetlost. Ali samo narod, mislim, što je ne more svak vidjet ja to stvarno ne znam. I kad smo mi gori došli, ona nama kaže : « Idite u miru Božjem ». I mi se nešto vamo dole niže spustili, nas sve četiri išle zajedno.

Vicka : C’est possible mais elle apparaît toujours entre deux buissons et il y en a un autre à côté, et au milieu il y a comme un petit espace d’herbe blanche, et c’est là qu’elle apparaît. Et nous la voyons venir. Une lumière nous éclaire et lorsqu’elle part, elle laisse toujours une lumière derrière elle et beaucoup de gens voient cette lumière. Pas seulement nous, je veux dire mais vraiment chacun perçoit cette lumière. Je ne sais pas vraiment pourquoi les gens, pourquoi chacun ne peut pas la voir. En haut, elle nous a dit : « Allez dans la paix de Dieu ». Et nous sommes redescendues un peu plus bas, toutes les quatre ensemble.

 

Fra Jozo : Nije vam rekla jučer : « Idite u miru Božjem gori » ?

Père Jozo : Elle ne vous a pas dit hier : « Allez dans la paix de Dieu » ?

 

Vicka : Odozdal kad smo išli, jest. Isto rekla nam je : « Idite u miru Božjemu ». Treći put i da je to znak da neće više dolazit. A da je ona nama prvi put kad je otišla rekla : « Idite u miru Božjemu », mi bi odma išli. Ne bi imali šta tu čekat više.

Vicka : Oui, en bas, quand nous revenions, elle nous a dit aussi : « Allez dans la paix de Dieu ». La troisième fois, c’était le signe qu’elle ne reviendrait plus. Si elle nous avait dit quand elle est repartie la première fois : « Allez dans la paix de Dieu », nous serions partis tout de suite. Nous n’aurions plus eu raison d’attendre.

 

Fra Jozo : Pa kaži mi, je li išta ko još pitao ? Je li pita šta Jakov ?

Père Jozo : Et dis-moi, quelqu’un a-t-il demandé encore quelque chose ? Jakov a-t-il demandé quelque chose ?

 

Vicka : Jakov ? Kad smo mi vamo niže salazili i nas petero, kad smo išli ovako, pogledasmo i odjednom padosmo na koljena, klečiš i ima Gospa, opet nam se ukaza. Nije baš nako. Je ovako ko u sjeni ukaza nam se lik, a oni križ veliki drži a ništa na križu nema. Siv isto ko haljina.

Vicka : Jakov ? Tandis que nous redescendions, nous cinq, comme cela, on regardait et puis soudainement, nous tombons à genoux et c’était Gospa, elle nous est apparue de nouveau, pas de la même façon. Sa silhouette nous est apparue comme dans l’ombre avec une grande croix, mais rien sur la croix : grise comme sa robe.

 

Fra Jozo : Čekaj ! Drži li ga ?

Père Jozo : Attends, la tenait-elle ?

 

Vicka : Drži li ga ? Vako ruke raširila, a oni, velečasni, kako bi ja rekla, vako križ iznad nje, a ruke vako.

Vicka : La tenait-elle ? Comme cela, elle avait les mains étendues, mon Père, comment vous dire, et la croix était au-dessus d’elle, les mains comme cela.

 

Fra Jozo : A nije kraj nje ?

Père Jozo : C’était pas à côté d’elle ?

 

Vicka : A nije oni nikako. Vako gori križ, vako ruke, i sve govori da dođemo. Mi se približili se sve njoj. « Gospe moja, ostavi nam neki znak nek se ovaj narod ovdje povjeri », Jakov kaže. Kao ona maše glavom vako i ode. Kaže : « Doću ja i sutra. »

Vicka : Mais non, du tout, comme cela, la croix en haut, les mains comme cela, et elle nous disait d’approcher. Nous nous sommes approchés d’elle et Jakov a dit : « Ma Gospa, laisse-nous un signe pour que les gens ici croient. » Elle faisait le signe de tête comme cela. Elle dit : « Je reviendrai demain aussi. »

 

Fra Jozo : Rekla to ?

Père Jozo : Elle a dit cela ?

 

Vicka : Jest. Onda mi kad smo doli sašli koja gužva. Narod pita svak više dosadilo. Vazda jedno te isto govorim. Svak hoće da zna ali više dosadi to pričati sve.

Vicka : Oui et quand nous sommes redescendus, quelle cohue ! Les gens ont questionné. On en avait assez. Je répète toujours la même chose. Chacun voulait tout savoir mais on en avait assez de toujours raconter la même chose.

 

Fra Jozo : A oćeš ti pričat narodu i dalje ?

Père Jozo : As-tu l’intention de continuer à raconter tout cela aux gens ?

 

Vicka : Ko ja ? Pa oću pričat ću sve.

Vicka : Qui, moi ? Oui, je vais tout raconter.

 

Fra Jozo : Al ovo me zanima, Vida, recimo, da tebi sad kaže u selu neko : « Ja ti ne vjerujem ! », kako se ti osjećaš ?

Père Jozo : Mais ceci m’intéresse. Voyons, Vicka, si maintenant quelqu’un te disait au village : « Je ne te crois pas ! », comment te sentirais-tu ?

 

Vicka : Pa meni to stvarno ko da me neko uvrijedi. Mislim, nema to, na primjer, isto što mi netko rekne da sam drogirana, a ja znam sama da nisam. Šta mi ima ko govorit da sam ja drogirana.

Vicka : Cela me blesse vraiment. Comme par exemple, quand on me dit que je suis droguée, alors que je sais que je ne le suis pas. Qu’est-ce qu’ils ont à me dire que je suis droguée ?

 

Fra Jozo : Čekaj ! Nije važno za drogu, već ovo me zanima, na primjer, ako bi kazao : « Ubit ću te ako budeš više govorila da se ukazala Gospa. » Šta bi ti ?

Père Jozo : Attends, cela n’a pas d’importance, la drogue, mais ceci m’intéresse, par exemple, si quelqu’un disait : « Je te tuerai si tu continues à dire que Gospa apparaît. » Que ferais-tu ?

 

Vicka : Ja bi je i idalje gledala. Nek ubije ko god hoće. Narod, ako je on ne vidi, ali vjerujem ja.

Vicka : Je continuerais à la regarder, qu’on me tue si on veut. Si les gens, eux, ne la voient pas, mais moi j’y crois.

 

Fra Jozo : Ma, ne narod, al, recimo, da kaže neko, zaprijeti policija, u zatvor ćemo te, ne smiješ govorit.

Père Jozo : Mais pas les gens, mais, voyons, si quelqu’un, si la police menaçait de te mettre en prison et t’interdisait de parler ?

 

Vicka : Ja bih govorila. nek iđem u zatvor. Šta ima veze. Meni to ništa. Ja bih otišla u zatvor. Ja ne bi sama bila. Bili bi mi svi.

Vicka : Je parlerais. Que j’aille en prison, cela n’a pas d’importance, cela ne me fait rien, j’irais en prison. Je n’y serais pas seule, nous y serions tous.

 

Fra Jozo : Šta bili bi mi svi ?

Père Jozo : Quoi, « nous y serions tous » ?

 

Vicka : Bili svi šestero u zatvoru, a isto bi išli.

Vicka : Même si nous étions tous les six en prison, nous irions.

 

Fra Jozo : A ne možeš ići kad si u zatvoru !

Père Jozo : Mais tu ne peux pas y aller si tu es en prison !

 

Vicka : A ne mislim kad bi oni nama rekli da ćemo ići u zatvor, a pritili nam da ne iđemo više a nismo u zatvoru, ja bih opet išla. I, na primjer, isto to on kao doktor misli da smo tako manite. I on meni kaže ja išla vako sjedim tako tu a on vako za stolom. I on meni kaže ajde pričaj nešto bez veze. Ja kažem pa znaš ti kome se priča bez veze. Ako si ti budala, pričaj, ja nisam. Vako ja njemu u oči. Kaže on meni neka malo oni ozbiljnije, znaš, nemoj tako. Ja pa šta neću. Mi smo došli u četri i dvadeset a gori smo petnaest do šest. Ne pušćaju nas ništa, a petero nas za pregled. Prigledalo bi ih sto petero za to vremena. Da je ne znam kakva bolest, ustanovilo bi se za sat. Mi smo gori bili sat i pol. U četiri i dvadeset gori došli, a pustio nas oko šest sati. Eto, dva sata gori bili, i on pita sve.

Vicka : Je veux dire : s’ils nous menaçaient de nous mettre en prison, j’irais si nous ne sommes pas encore en prison. J’irais de nouveau [sur la colline]. De même, par exemple, le médecin pense que nous sommes folles. Il me disait, pendant que j’étais assise devant lui à son bureau : « Vas-y, raconte-moi n’importe quoi » Et je lui ai répondu : « Mais sais-tu à qui on raconte n’importe quoi ? Si tu es stupide, raconte toi-même, je ne le suis pas. » Je le lui ai dit directement dans les yeux comme ça ! Et alors, il m’a dit d’être plus sérieuse et de ne pas réagir comme cela. Mais comment faire autrement ? Nous sommes arrivés [chez lui] à 16h20, et à 17h45, nous étions encore là. Ils ne nous laissaient pas partir et nous étions cinq aux examens. Pendant ce temps-là, ils auraient pu en examiner 105 ! Si cela avait été n’importe quelle maladie, on aurait pu établir le diagnostic en une heure. Nous y sommes restés une heure et demie. À 4h20, nous sommes arrivés, il nous a libérés vers 6h00. Presque 2 heures. Il nous a questionnés sur tout.

 

Fra Jozo : Pa je si li ti bila uvjerena, da, ako ne mogneš doći kući, kako ćeš noćas vidjet Gospu, je li Vida, pričaj ti. [Netko ulazi i prekida im razgovor.]

Père Jozo : Mais étais-tu convaincue que si tu ne rentrais pas à la maison, tu ne verrais pas Gospa, ce soir ? N’est-ce pas, Vicka, raconte ? [Quelqu’un entre et l’entrevue est interrompue.]

 

 

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